L'entreprise américaine de dépanneurs courtisée en vain par Alimentation Couche-Tard (T.ATD.B) pendant des mois, avec une offre de près de 2 milliards US, est de nouveau disponible pour un acquéreur potentiel.

Mais le prix attendu par les dirigeants de Casey's General Stores, de l'Iowa, pourrait maintenant être trop élevé pour motiver la québécoise Couche-Tard à revenir avec une nouvelle offre.

Ainsi se résument les avis d'analystes après l'annonce hier par Casey's de l'échec de ses négociations avec le concurrent 7-Eleven, numéro un des dépanneurs aux États-Unis.

Selon le conseil d'administration de Casey's, le prix de 43$US par action offert par 7-Eleven - 2,1 milliards US en tout - était insuffisant par rapport à la «juste valeur» de l'entreprise de 1500 dépanneurs dans le Midwest.

Pourtant, ce prix offert par 7-Eleven était supérieur de 12% à la dernière offre de Couche-Tard, qui cotait à 38,50$US.

Cette offre a échu le 30 septembre dernier après cinq mois de rejet par le conseil de Casey's et sa préférence à négocier avec 7-Eleven, principal concurrent de Couche-Tard aux États-Unis.

Aussi, le dernier prix offert par 7-Eleven s'avère supérieur de 38% à la cote de Casey's en Bourse il y a sept mois à peine, en avril 2010, juste avant l'offre initiale de Couche-Tard.

«Une offre de 43$ aurait satisfait plusieurs actionnaires de Casey's. La rejeter parce qu'on espère encore plus, c'est faire preuve d'attentes irréalistes», a commenté Bill Kavaler, analyste chez la firme indépendante Oscar Gruss&Son, à New York.

Pour la suite, les analystes estiment qu'elle en revient aux actionnaires de Casey's qui sont mécontents d'avoir loupé une occasion de vendre leurs titres à bon prix.

Déjà, hier, ses actions ont reculé de 5% à 39,34$US, ce qui est inférieur à la dernière offre de Couche-Tard.

«Le rejet d'une offre de 43$ par action sera dur à avaler pour des actionnaires de Casey's, qui douteront davantage de la considération de leurs intérêts par le conseil et les dirigeants», a souligné James Durran, analyste en commerce de détail chez la Financière Banque Nationale.

Malgré «l'actif attrayant» que constitue Casey's pour les ambitions de Couche-Tard aux États-Unis, M. Durran estime qu'il faudra «une intervention plus manifeste» de plusieurs actionnaires de Casey's auprès de son conseil pour relancer une sollicitation d'offre qui pourrait attirer à nouveau le détaillant québécois.

Entre temps, les dirigeants de Couche-Tard au siège social de Laval ont préféré s'abstenir hier de tout commentaire. En Bourse, ses actions ont glissé de 0,6% à 24,31$.

Avec Bloomberg