Habitués aux acquisitions, les dirigeants du fabricant d'équipement industriel GLV  (t.GLV.A) semblent être en train de préparer un achat majeur.

«Nous sommes à la recherche d'un Big Bang qui changera le visage de GLV, mais qui aura du bon sens et que nous pourrons gérer», a déclaré le président et chef de la direction de l'entreprise québécoise, Laurent Verreault, au cours de la conférence téléphonique tenue vendredi pour commenter les résultats du premier trimestre.

M. Verreault n'a pas voulu donner plus de détails sur ses visées, mais il a indiqué qu'il ciblait une transaction qui pourrait accroître les profits de GLV en moins d'un an et qui ne ferait pas passer à plus de trois le ratio dette/profits d'exploitation annuels. On peut donc penser à une acquisition d'une trentaine de millions de dollars.

L'entreprise a récemment rempli ses coffres pour parer à toute éventualité: le mois dernier, elle a récolté 36,2 millions $ en émettant de nouvelles actions et a augmenté de 50 millions $ sa facilité de crédit.

Résultats

Dans l'intervalle, GLV souffre de la crise qui frappe le secteur des pâtes et papiers. A son premier trimestre, terminé le 30 juin, son bénéfice net a plongé de 62,1 pour cent pour atteindre 798 000 $ (trois cents par action), comparativement aux 2,1 millions $ (huit cents par action) dégagés pendant la même période de l'an dernier.

Les analystes tablaient sur un bénéfice par action de 12 cents, mais les investisseurs ont peu réagi: l'action de GLV a clôturé à 7,95 $ jeudi, en légère baisse de quatre cents, à la Bourse de Toronto.

Le chiffre d'affaires de l'entreprise a dégringolé de 22,1 pour cent pour s'établir à 113,3 millions $. Les revenus du secteur du traitement des eaux ont reculé de 4,1 pour cent à 63,8 millions $ alors que ceux de la division des pâtes et papiers ont plongé de 38,3 pour cent à 46,7 millions $.

Le bénéfice d'exploitation du secteur du traitement de l'eau a bondi de 72 pour cent pour se chiffrer à 4,6 millions $, alors que celui de la division des pâtes et papiers a plongé de 77,1 pour cent à 1,7 million $.

L'entreprise a tenu à préciser que sans la mise en place de mesures d'austérité qui doivent entraîner des économies annualisées de 7,5 millions $, le secteur des pâtes et papiers aurait été déficitaire au premier trimestre. On a notamment fermé un centre opérationnel au Royaume-Uni. D'autres compressions pourraient survenir si la situation tardait à se rétablir.

Outre les difficultés de l'industrie des pâtes et papiers, GLV a souffert «des délais dans la mise en oeuvre de projets de nouvelles infrastructures de traitement des eaux aux Etats-Unis, où l'implantation du plan de relance économique de l'administration fédérale occasionne un report d'investissements par les municipalités», a expliqué l'entreprise dans un communiqué.

GLV s'attend à ce que ce problème se résorbe au cours des prochains mois. De plus, le fabricant ne s'attend pas à faire les frais des clauses «Buy American» contenues dans le plan de relance de Washington, puisqu'il peut transférer aisément sa production vers ses usines américaines si besoin est.

Dans le sous-segment des aliments et des boissons, l'entreprise a fait une percée en Europe et a reçu des commandes importantes provenant d'Asie.

Du côté de l'équipement pour les usines de pâtes et papiers, GLV a dit noter un regain d'intérêt de la part des clients potentiels, ce qui pourrait se traduire par une hausse des revenus d'ici la fin de l'exercice. Le prix de la pâte a augmenté au cours des dernières semaines et l'activité a repris de manière importante en Chine.

L'analyste Frédéric Bastien, de la firme Raymond James, croit au retour des pâtes et papiers et a maintenu vendredi sa cible de 10 $ pour l'action de GLV.

Au 30 juin, le carnet de commandes de l'entreprise totalisait 244,5 millions $ par rapport à 272,7 millions $ au 31 mars et à 354,1 millions $ il y a un an.

GLV prévoit pour l'exercice en cours que ses revenus oscilleront entre 500 et 550 millions $, comparativement à près de 600 millions $ l'an dernier.

Implantée dans une trentaine de pays, GLV compte environ 1600 employés.