(Ottawa) Après une année marquée par des files interminables dans les aéroports, Ottawa promet une amélioration du service, en plus de serrer la vis aux compagnies aériennes. La première mesure sera financée par un tarif qui fera grimper les billets d’avion. Dans le deuxième cas, les voyageurs devront s’armer de patience.

Le budget de la ministre des Finances, Chrystia Freeland, présenté mardi propose une modification de la Loi sur les transports au Canada. Le paragraphe qui figure dans le document ne fournit cependant pas d’échéancier ou de détails sur les modifications qui seront proposées.

On promet de « renforcer les obligations des transporteurs aériens en vue d’indemniser » les voyageurs « dans le cas de retards et d’annulations ».

« Ces changements harmoniseront le régime canadien des droits des passagers aériens avec l’approche adoptée par les principales administrations internationales et garantiront que les Canadiens soient indemnisés équitablement en cas de retards de voyage qui relèvent du contrôle des transporteurs aériens. »

Les défenseurs des droits des consommateurs reprochent à la charte des voyageurs – qui doit être resserrée – de manquer de mordant. Les plaintes se sont accumulées à l’Office des transports du Canada (OTC), au point où les délais de traitement sont jugés inacceptables par plusieurs observateurs.

Selon le budget, le processus d’arbitrage des plaintes à l’Office devrait devenir « plus efficace ». Comment ? La réponse ne figure pas dans le budget de Mme Freeland.

En ce qui a trait au niveau de service dans les aéroports, l’amélioration doit passer par un financement de 1,8 milliard sur cinq ans accordé à l’Administration canadienne de la sûreté du transport aérien (ACSTA). Cet organisme fédéral est responsable des contrôles de sécurité dans les aéroports et de la vérification des bagages, entre autres. Le manque d’agents avait contribué aux scènes chaotiques survenues dans les aéroports l’été dernier.

Ce sont les voyageurs qui financeront l’ACSTA. Ottawa fera grimper le droit pour la sécurité des passagers du transport aérien (DSPTA) – qui est généralement payé lorsque les consommateurs achètent des billets d’avion – d’environ 33 %.

« Les taux ont été augmentés pour la dernière fois en 2010, moment où ils ont été augmentés de 52,4 % », explique le budget Freeland, en ajoutant que les changements entreraient en vigueur à compter du 1er mai 2024.

Concrètement, pour un vol intérieur aller-retour, le DSPTA augmenterait de 4,91 $, pour s’établir à 19,87 $.

En ce qui a trait aux vols transfrontaliers et internationaux, le tarif ne s’applique généralement qu’aux vols qui quittent le Canada. À l’étranger, des gouvernements peuvent aussi imposer des droits semblables pour les voyages de retour.