Valeant Pharmaceutical a décidé d'offrir des rabais sur le prix de deux médicaments pour le coeur qui se sont retrouvés sous la loupe du Congrès aux États-Unis.

La pharmaceutique lavalloise a annoncé lundi que tous les hôpitaux au sud de la frontière étaient immédiatement admissibles à des réductions oscillant entre 10 % et 40 % pour le Nitropress et l'Isurpel, dépendamment des quantités achetées.

Ces médicaments ont été achetés auprès de Marathon Pharmaceuticals pour 350 millions, il y a près d'un an, puis leurs prix ont été, dans un cas, triplé, puis dans l'autre, multiplié par six.

«Je comprends les préoccupations de nos partenaires de la communauté médicale à l'égard du prix de ces médicaments et nous voulons nous assurer que les hôpitaux et patients puissent obtenir ceux dont ils ont besoin», a souligné le nouveau président et chef de la direction de Valeant, Joseph Papa, par voie de communiqué.

Aucune augmentation supplémentaire des prix n'est prévue, a précisé l'entreprise, plongée dans la controverse depuis maintenant plusieurs mois.

Valeant ne prévoyait pas de mesures pour la Syprine et le Cuprimine - utilisés pour traiter un trouble génétique rare appelé maladie de Wilson - deux autres médicaments qui font l'objet d'une enquête au Sénat américain.

Créée il y a 30 ans, la Syprine a été achetée par Valeant en 2010 et son prix a fait un bond de plus de 3000 % depuis.

L'investisseur activiste Bill Ackman, un actionnaire important de Valeant qui s'est récemment joint à son conseil d'administration, avait affirmé à un comité sénatorial le mois dernier que la pharmaceutique se pencherait sur ses pratiques dynamiques entourant les prix de quatre médicaments.

Mais même avec une réduction de 30 % pour les hôpitaux, les prix de certains médicaments essentiels à la survie de bon nombre de personnes seront encore beaucoup plus élevés qu'ils ne l'étaient avant que Valeant ne les achète, avaient répliqué les sénateurs.

Un élu démocrate de la Chambre des représentants siégeant sur un comité ayant également tenu des audiences a estimé que la décision de Valeant était un «pas dans la bonne direction».

«Une hausse moins prononcée de leurs prix oblige toujours les hôpitaux à payer des millions de dollars de plus chaque année», a indiqué le représentant Elijah Cummings.

Les changements annoncés par Valeant découlent des recommandations d'un comité interne formé d'employés de l'entreprise, dont des médecins, des scientifiques ainsi que des administrateurs.

À la Bourse de Toronto, l'action de la pharmaceutique a clôturé lundi à 34,85 $, en hausse de 1,29 $, ou 3,84 %.