La PME montréalaise MixGenius, qui permet aux musiciens de produire à peu de frais des versions professionnelles de leurs oeuvres, accentue sa croissance en s'associant avec une vingtaine de partenaires de distribution à l'échelle mondiale.

LANDR, le produit de MixGenius, permet aux musiciens, amateurs ou professionnels, d'automatiser le mixage et le matriçage de leurs oeuvres, pour une fraction de ce qu'il leur en coûterait de faire réaliser le travail par un professionnel.

Près de huit mois après son lancement, en mai dernier, LANDR compte 120 000 utilisateurs et a servi à la création de 500 000 chansons.

«Nous produisons plus de chansons en un mois que tous les studios nord-américains réunis sur la même période», estime le président de MixGenius, Pascal Pilon.

L'entreprise espère maintenant accélérer ce rythme avec l'annonce, aujourd'hui, d'ententes de partenariat avec une vingtaine de sites musicaux qui intégreront la plateforme LANDR à même leurs pages.

Ces sites sont pour la plupart spécialisés dans la distribution de la musique indépendante. Il s'agit, par exemple, de Ditto Music et Route Note (Royaume-Uni), Zimbalam (France), Music Kickup (Suède), La Cupula (Espagne), Xiami (Chine), House Studio (Japon) et Jamendo (Luxembourg).

«Cette nouvelle version incrustable de LANDR peut être offerte sur n'importe quel site ou logiciel, avec à peine une ligne de code dans sa version la plus simple, selon M. Pilon. Nous sommes en pourparlers avec 120 autres entreprises dans le monde.»

Pour l'intégration dans des logiciels d'édition musicale, il faudra être plus patient, puisque les cycles de développement y durent au bas mot de 12 à 18 mois, selon M. Pilon, qui s'attend néanmoins à une première intégration avant la fin de l'année.

Changement de formule

MixGenius profite aussi de l'occasion pour revoir sa grille de paiement.

Jusqu'ici, sa formule permettait l'exportation gratuite illimitée de fichiers en formats MP3. La monétisation, sous forme d'abonnement mensuel, s'effectuait quand les artistes souhaitaient obtenir des fichiers de haute qualité. Environ 5% des utilisateurs optaient pour une formule payante.

«Nous allons réduire un peu l'offre gratuite, explique M. Pilon. Nous voulions tester un modèle de revenu récurrent, plutôt qu'à la pièce, mais force est d'admettre que l'industrie est basée sur un modèle à la pièce. Plusieurs artistes s'abonnaient pour un mois, le temps de produire leur album, puis revenaient à l'abonnement gratuit. Pour d'autres, la formule gratuite était suffisante.»

La version gratuite limitera dorénavant les utilisateurs à deux fichiers MP3 par mois. Différents forfaits, en abonnement ou à la pièce, seront ensuite proposés, à partir de 1,99$ pour une chanson en format MP3 ou 9,99$ pour un fichier haute résolution.

«Présentement, en studio, il en coûte au moins 100$ pour faire mastériser une chanson, fait valoir M. Pilon. On estime qu'il se produit 3 millions de chansons par année de façon professionnelle et qu'il y en a 1 milliard qui ne sont jamais masterisées.»