Ateliers, conférences, cocktails, fêtes et annonces diverses: Montréal s'apprête à vibrer au rythme de l'entrepreneuriat technologique cette semaine alors qu'un nombre record d'entrepreneurs et d'investisseurs s'apprêtent à converger vers la métropole.

L'effervescence devrait donner lieu à plusieurs annonces. Selon nos sources, le réservoir de capital-risque québécois Teralys profitera du bouillonnement pour annoncer deux investissements majeurs en technologies de l'information.

«On va annoncer deux investissements dans des entreprises québécoises bientôt, et on va tout faire pour que ça tombe pendant que tout le monde est en ville», a aussi révélé Chris Arsenault, associé directeur du fonds de capital-risque québécois iNovia Capital, qui croit que d'autres chèques se signeront au cours des prochains jours.

Les leaders de la scène techno montréalaise ont réussi à faire concorder cette semaine plusieurs événements qui, mis ensemble, devraient créer un happening dont l'objectif est d'attirer l'attention sur Montréal.

«Je ne peux penser à aucune autre semaine dans l'histoire de Montréal où on va voir une telle concentration d'entrepreneurs technologiques et d'investisseurs», dit Chris Arsenault.

Le bal sera lancé demain matin alors que l'accélérateur d'entreprises Founder Fuel tiendra ce qu'il appelle son «Demo Day». Au cours des trois derniers mois, l'organisme a aidé 11 jeunes entreprises technologiques triées sur le volet à développer leurs produits et leur plan d'affaires. Le test ultime se tiendra demain, alors que les équipes présenteront le fruit de leur travail à une assemblée d'investisseurs provenant des quatre coins de l'Amérique du Nord.

L'événement, qui n'est pas sans rappeler l'émission de télévision Dans l'oeil du dragon, compte attirer 800 personnes.

L'action se déplacera ensuite au Monument National pour la conférence Accelerate Montreal, où six entrepreneurs à succès livreront leurs trucs à ceux qui voudraient suivre leurs traces.

Parmi ceux-ci figurent Yona Shtern, cofondateur de l'entreprise montréalaise Beyond the Rack, et Martin Ouellet, fondateur de Taleo (entreprise de Québec avalée par Oracle pour 1,9 milliard en février dernier).

Les financiers débarquent

À la foule d'entrepreneurs en jeans et t-shirt se mêleront aussi des financiers à cravate. C'est que la conférence annuelle de l'Association canadienne du capital de risque et d'investissement, qui regroupe les gens dont le métier est de miser des fonds sur les entreprises technologiques, démarre également demain dans la métropole.

La journée de golf qui lance habituellement l'événement a été remplacée cette année par une invitation à assister au Demo Day de Founder Fuel. But de la chose: maximiser les liens entre les participants.

«Ce n'est pas une coïncidence que tout se passe en même temps, dit Jean-Sébastien Cournoyer, du fonds de capital-risque québécois Real Ventures. On a travaillé fort pour coordonner le tout.»

Les organisateurs espèrent aussi que la conférence C2-MTL (pour Commerce et créativité Montréal, voir autres textes en page 6) qui se tient aussi cette semaine viendra bonifier l'environnement davantage.

Silicon Valley

Une foule d'organisations dont la Banque de développement du Canada, Teralys, le Groupe TMX et KPMG commanditent les événements de la semaine. Le C-100, un organisme qui fait le pont entre les entrepreneurs canadiens dans la Silicon Valley et ceux restés au Canada, a aussi participé activement à l'organisation.

Jean-Sébastien Cournoyer, de Real Ventures, se réjouit de voir que tous ont accepté de collaborer.

«Pour qu'un fonds comme Real Ventures ait du succès, il faut que l'écosystème ait du succès, souligne-t-il. L'idée n'est donc pas de créer un fief où on défend nos propres intérêts, mais une plateforme ouverte où tout le monde peut participer. Ça, de plus en plus de gens le comprennent à Montréal.»

Chris Arsenault, d'iNovia, est aussi président de la conférence de l'Association canadienne du capital de risque qui démarre demain à Montréal. Selon lui, la collaboration qu'on observe à Montréal est sa meilleure marque de commerce.

«Montréal ne compte actuellement pas beaucoup d'entreprises technologiques qui engrangent 50 ou 100 millions de revenus, dit-il. Mais s'il y a une chose dont je suis fier, c'est qu'on se tient et qu'on a maintenant un vrai écosystème.»