L'achat d'Astral Media par Bell ne soulève pas d'inquiétude chez la ministre Christine Saint-Pierre, responsable de la Culture et des Communications. Celle-ci ne craint aucune concentration de l'information au Québec après la transaction.

«Les relations entre Bell et le gouvernement ont toujours été très bonnes, je pense qu'elles continueront de l'être après la transaction. C'est dans le domaine des affaires privées, Bell [[|ticker sym='T.BCE'|]] et Astral [[|ticker sym='T.ACM.A'|]] sont des joueurs importants au Québec», explique-t-elle dans un entretien à La Presse.

Elle ne veut pas spéculer sur les conséquences d'un affrontement éventuel avec l'empire Quebecor. On constate qu'avec Astral, Bell se construit un conglomérat médiatique gigantesque, «mais de l'autre côté, ils l'ont fait aussi, chacun y va à sa façon», rappelle-t-elle. Par ailleurs, Québec n'a pas de recours pour freiner ces transactions, «je ne vois pas quelle serait la poignée pour arrêter ça. Je crois que Bell va continuer à être un bon citoyen corporatif, à avoir de bonnes relations avec le gouvernement, tout comme Astral», a dit Mme St-Pierre.

«C'est une transaction très importante. Bell va aller dans d'autres secteurs et aura désormais 19 000 employés au Québec», observe-t-elle aussi.

Cela vient accroître la concentration dans la propriété des médias, mais pas du côté de l'information, souligne-t-elle «de ce point de vue, on peut être rassuré. En terme d'information, je ne vois pas de plus grande concentration, on ne voit pas de monopole total», a souligné la ministre Saint-Pierre.

Un achat éventuel de V, par le nouveau conglomérat, évoqué dans le milieu à Montréal, «c'est hypothétique, dans le domaine de la rumeur, la diversité des voix me préoccupe beaucoup. Pour qu'un citoyen soit informé, il faut qu'il y ait des coupe-feu entre les salles de nouvelles. Le CRTC l'a déclaré au moment d'approuver d'autres transactions. C'est au CRTC d'appliquer ses règles. Quand l'entreprise s'engage à ce que les salles de nouvelles soient indépendantes, il faut que ce soit respecté si cela ne l'est pas, il y a des mécanismes», rappelle Mme Saint-Pierre.

«Le citoyen doit toujours avoir la possibilité de s'informer à plusieurs sources», insiste-t-elle.