Les chiffres officiels de l'emploi aux États-Unis, attendus pour vendredi, devraient faire apparaître une nouvelle hausse des embauches en janvier mais pourraient témoigner également d'une progression du taux de chômage.

Selon leur prévision médiane, les analystes estiment que le rapport mensuel sur l'emploi du département du Travail devrait faire état de 148 000 créations nettes de postes dans le pays, soit 44% de plus que le mois précédent.

Le taux de chômage, qui avait chuté de manière inattendue en décembre (de 0,3 point), pourrait en revanche remonter, de 0,1 point, à 9,5%, selon eux.

Selon l'enquête mensuelle du cabinet de conseil en ressources humaines ADP, le secteur privé a créé en janvier 187 000 emplois de plus qu'il en a détruit.

Les analystes estiment d'une manière générale que l'ADP a tendance à surestimer les créations d'emplois par rapport au ministère, et ils expliquent leur prévision pour vendredi par le fait que les embauches du privé devraient être amputées par des destructions de postes dans le secteur public.

Pour ADP, «la tendance de hausse de l'emploi observée depuis le milieu de l'année dernière apparaît intacte».

Comme en décembre, son enquête témoigne d'un dynamisme retrouvé des petites et moyennes entreprises, moteur habituel de l'emploi aux États-Unis. Selon ADP, les PME ont assuré plus de 94% des créations nettes de postes de janvier.

«C'est une bonne nouvelle pour l'économie», estime Joel Naroff, de Naroff Economic Advisors, pour qui le «message» de l'étude est que «les entreprises embauchent de nouveau».

Selon une autre enquête, celle que le cabinet Challenger, Gray & Christmas, le nombre de licenciements (aux États-Unis et dans le monde entier) annoncés en janvier par les entreprises américaines a atteint son niveau le plus bas pour un mois de janvier depuis 1993.

Pour David Resler, économiste de la maison de courtage japonaise Nomura, les chiffres de l'ADP sont «encourageants» et de nature à conforter l'idée selon laquelle «l'économie américaine créera en 2011 plus d'emplois» qu'en 2010, du fait du renforcement attendu de la croissance économique.

Pour autant, le taux de chômage pourrait avoir augmenté de nouveau en janvier, et pourrait continuer de monter encore quelque mois.

Les dirigeants de la banque centrale (Fed) estiment en effet d'une manière générale que 150 000 nouveaux emplois sont nécessaires chaque mois pour absorber simplement les jeunes gens arrivant sur le marché du travail.

De plus, l'amélioration de la situation économique devrait conduire progressivement un grand nombre de chômeurs dits «découragés» à rechercher du travail et à venir de ce fait gonfler l'échantillon des chômeurs utilisés pour mesurer le taux de chômage officiel, dont ils sont exclus pour l'instant en raison de leur découragement.

Bon nombre de dirigeants de la Fed estiment que le taux de chômage devrait être encore supérieur à 9% à la fin de l'année.