Après des débuts hésitants, il y a quelques années, les services bancaires sur l'internet rallient de plus en plus les consommateurs québécois.

À preuve, la majorité d'entre eux utilisent désormais le site internet de leur banque ou caisse populaire pour effectuer les transactions courantes sur leur compte, dit-on chez les principales entreprises bancaires au Québec.

Chez Desjardins, qui compte le plus de consommateurs clients au Québec, c'est plus de la moitié (55%) d'entre eux qui utilisent maintenant le portail internet Accès-D pour leurs transactions courantes.

Ce taux d'utilisation croît au rythme d'environ cinq points de pourcentage par an.

Et le nombre de transactions établit un record chaque année: 790 millions réalisés pour 2009 seulement.

«Accès-D est devenu un canal central de services aux clients chez Desjardins, et non un canal parmi d'autres comme lors des premières années après son implantation en 1996», constate Danny Desrosiers, directeur principal aux solutions internet et aux guichets automatiques au Mouvement Desjardins.

Constat semblable chez ses principaux concurrents bancaires au Québec.

À la Banque Nationale, par exemple, on fait aussi état d'un taux d'utilisation de l'internet qui vient de franchir la majorité, à 55%, parmi les clients particuliers.

Le type de transactions le plus populaire: le paiement de factures, à raison d'une moyenne de 4,5 factures par mois.

«C'est devenu plus populaire parmi nos clients particuliers que l'utilisation totale du paiement par téléphone et par guichets automatisés», indique Éric Paquet, directeur principal des transactions des particuliers à la Banque Nationale.

À la Banque Laurentienne, on en est encore à 45% de taux d'utilisation des services bancaires par internet, nommés «BLC Direct», parmi les clients particuliers.

Mais ce taux progresse très rapidement, et le seuil de la majorité (50% et plus) devrait être franchi cette année.

«Les services transactionnels par internet sont d'une efficacité incroyable pour la banque et ses clients. Ça nous a permis aussi de personnaliser davantage nos services dans les succursales, au-delà des transactions de base», résume Sylvain Malo, vice-président aux services électroniques à la Banque Laurentienne.

Fait à souligner: les trois principales entreprises québécoises de services bancaires soulignent l'importance d'un bon service de soutien immédiat, en ligne ou par téléphone, pour leurs usagers des transactions sur l'internet.

Chez Desjardins seulement, le fonctionnement et la gestion des services «Accès-D» impliquent une soixantaine de personnes, dont la moitié pour le soutien téléphonique.

Quant à l'avenir des services bancaire sur l'internet, l'attention des gestionnaires se tourne vers l'essor de l'internet mobile, par liaisons sans fil.

«Ça bouge beaucoup dans ce secteur. Mais pour le moment, les essais de certaines banques au Canada et aux États-Unis vont un peu dans toutes les directions», selon Éric Paquet, de la Banque Nationale.

Aussi, note-t-il, les innovations en services bancaires sur l'internet sans fil pourraient être confrontées à un nouveau «mur de la peur de sécurité d'accès» parmi les clients des banques.