Le gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney, lance un avertissement aux Canadiens et aux banques: les taux d'intérêt vont augmenter, et les uns et les autres devraient faire attention à ne pas se laisser prendre par surprise.

M. Carney, dont il ne s'agissait pas de la première mise en garde du genre, a affirmé mercredi à un parterre de gens d'affaires à Toronto que les faibles taux d'intérêt actuels étaient susceptibles de pousser les Canadiens à trop emprunter, et les banques à accorder des prêts qu'elles pourraient ensuite regretter.

Les Canadiens se sont endettés davantage, même durant la récession, ce qui est inhabituel, a-t-il observé.

Toutefois, s'il est possible que les Canadiens puissent se permettre des dettes accrues en ce moment, alors que les taux d'intérêt n'ont jamais été aussi peu élevés, ils pourraient se retrouver en difficulté lorsque ces mêmes taux retourneront à des niveaux plus normaux, a prévenu le gouverneur de la banque centrale.

«L'augmentation soutenue de l'endettement des ménages par rapport à leur revenu, conjuguée à un contexte de taux d'intérêt en hausse, pourrait rendre les ménages plus vulnérables à un choc défavorable», a-t-il déclaré dans le cadre de son allocution prononcée devant le National Forum.

M. Carney n'a pas précisé à quel moment il s'attendait à ce que les taux d'intérêt commencent à augmenter, bien que les économistes croient qu'il modifiera son taux cible du financement à un jour, actuellement à 0,25%, au milieu de 2010.

Ce n'est pas la première fois que M. Carney et la Banque du Canada font part de telles préoccupations. Dans sa «Revue du système financier», rendue publique jeudi dernier, la banque centrale a présenté la dette des ménages comme étant le principal facteur de risque pour l'état de santé de l'économie canadienne.

Quoique les finances des ménages canadiens demeurent en santé, il est nécessaire de surveiller la situation, a estimé le gouverneur.

«Le meilleur moment pour agir est précisément lorsque les risques sont encore gérables», a-t-il dit.

«Il incombe maintenant aux ménages de veiller à ce que dans l'avenir, lorsque la reprise s'enracinera et que l'on se désengagera des mesures exceptionnelles, ils soient encore en mesure de rembourser leurs dettes», a ajouté M. Carney.