Le président de la Réserve fédérale de Dallas, Richard Fisher, a affirmé jeudi percevoir un risque à court terme de déflation aux États-Unis, et non d'inflation, en raison de la faiblesse persistante de la demande des consommateurs.

«Depuis le quatrième trimestre de l'an dernier, on a vu les prix de plus en plus de produits baisser au lieu d'augmenter», a déclaré M. Fisher lors d'un discours à l'université de Californie, à Santa Barbara.

«Les chiffres de juillet qui viennent d'être publiés montrent une baisse des prix de près de la moitié des produits du panier de l'indice PCE (l'indice des prix qui sert de référence à la Fed dans la détermination de sa politique monétaire ndlr), qu'ils soient mesurés individuellement ou en volume», a-t-il ajouté, selon le texte de son discours publié.

«Pas étonnant que l'inflation ait été négative sur un an», a-t-il lancé, notant que c'est la première fois que cela arrive depuis 1955.

En outre, les plus grosses sociétés non-financières de Wall Street ont fait état d'un recul des ventes de près de 20% au dernier trimestre, a-t-il indiqué.

Le responsable de la Fed de Dallas, considéré comme l'un des responsables de la Fed les plus stricts en matière de contrôle de l'inflation, a souligné qu'il s'agissait du troisième trimestre consécutif ayant montré un repli de la demande, «une première depuis 1965».

«Ces chiffres me disent deux choses: d'abord, à court terme, le risque pour la stabilité des prix est un risque déflationniste, et non inflationniste», a-t-il conclu.

«Et deuxièmement, (...) face à une demande faible, les entreprises vont continuer à fonctionner sur des budgets serrés pour tenter de préserver leurs marges».

M. Fisher prévoit donc une «période prolongée de croissance lente et d'un taux de chômage inconfortablement élevé tant que les entreprises adaptent leurs capitaux et leurs effectifs au nouveau paysage économique».