L'avalanche de mauvaises nouvelles pour l'économie de la zone euro devrait continuer lundi avec la publication des nouvelles perspectives de Bruxelles pour 2009 et 2010, alimentant l'inquiétude sur l'ampleur de la récession et des déficits.

L'avalanche de mauvaises nouvelles pour l'économie de la zone euro devrait continuer lundi avec la publication des nouvelles perspectives de Bruxelles pour 2009 et 2010, alimentant l'inquiétude sur l'ampleur de la récession et des déficits.

La Commission européenne a avancé exceptionnellement ses prévisions économiques pour tenir compte de la crise économique qui rend caduc son précédent état des lieux.

Début novembre, Bruxelles prévoyait encore une croissance de 0,1% en 2009 dans la zone euro, puis de 0,9% en 2010.

Mais depuis, le commissaire aux Affaires économiques Joaquin Almunia a prévenu que ces prévisions seraient revues en baisse.

L'Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE), le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque centrale européenne (BCE) prévoient désormais tous une récession en 2009.

Pour le FMI et la BCE, le recul du Produit intérieur brut devrait être de 0,5% cette année, tandis que l'OCDE anticipe une contraction de 0,6%.

«Le pire est à venir», a encore prévenu cette semaine le secrétaire général de l'OCDE Angel Gurria.

Les précédentes prévisions de la Commission «étaient largement trop optimistes», a reconnu de son côté vendredi à Luxembourg le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker.

«J'ai parlé à des experts qui prédisent qu'il y aura un petit retournement, à comprendre comme une amélioration de la situation, au dernier semestre 2009. L'amélioration se poursuivra tout au long de 2010 et la vraie croissance redémarrera en 2011», a-t-il ajouté.

Les ministres des Finances européens, qui se réunissent lundi et mardi à Bruxelles, feront le point de la situation économique et budgétaire des Etats, au regard de ces prévisions dégradées et des plans de relance annoncés à travers l'Europe.

Après l'accord des pays européens en décembre sur un plan de relance d'environ 200 milliards d'euros et le lancement de mesures nationales, les gouvernements révisent les uns après les autres leurs objectifs budgétaires.

L'Allemagne, qui a adopté cette semaine un deuxième plan de relance de 50 milliards d'euros sur deux ans, a annoncé que son déficit public dépasserait 4% du PIB en 2010 et que son économie devrait se contracter de 2% à 2,5% en 2009.

Le gouvernement espagnol a de son côté revu drastiquement à la baisse vendredi ses prévisions économiques.

Il table désormais sur un recul du PIB de 1,6% en 2009 et, après des années d'excédents publics, sur un déficit de 3,4% du PIB en 2008 et de 5,8% en 2009, bien au-delà de la limite de 3% fixée par le Pacte de stabilité européen.

La Commission européenne a dit qu'elle ferait preuve d'une certaine flexibilité en matière budgétaire, tout en restant dans les limites prévues par le Pacte, en raison des «circonstances exceptionnelles».

Mais le ministre tchèque des Finances Miroslav Kalousek, dont le pays préside l'UE, s'inquiète déjà de ce creusement des déficits.

«Il y a un risque que si nous ne respectons pas la discipline, nous ayons de vrais problèmes pour financer les dettes», a-t-il dit.

Le recours massif à l'emprunt pour financer les plans de relance accroît en effet à court terme l'instabilité économique de certains pays déjà fortement endettés.

La Grèce, dont la notation de la dette vient d'être dégradée par Standard and Poor's, l'Irlande, le Portugal, l'Italie ou l'Espagne, qui pourraient subir le même sort, font face à une envolée de leurs taux d'emprunt obligataires.

M. Juncker a averti cette semaine contre la fragilisation de la zone euro qu'un creusement des déficits pourrait entraîner.

«La protection que confère l'euro est directement liée à notre crédibilité à mettre en oeuvre» des «politiques macroéconomiques prudentes» et «orientées vers la pérennité de la croissance», a-t-il souligné.