Il est 7 h du matin au coin des rues Saint-Amable et Claire-Fontaine, près des ruines du Manège militaire. Une pile de journaux sous le bras, Francine Bernard tend ses exemplaires du MédiaMatinQuébec aux passants.

Il est 7 h du matin au coin des rues Saint-Amable et Claire-Fontaine, près des ruines du Manège militaire. Une pile de journaux sous le bras, Francine Bernard tend ses exemplaires du MédiaMatinQuébec aux passants.

«Les gens sont sympathiques à notre cause, on est prêts à aller jusqu'au bout!» lance l'employée du Journal de Québec, à la rue depuis un an.

Mme Bernard se réjouit de voir le printemps montrer le bout du nez. Pas facile la vie de camelot l'hiver. Encore moins pour cette comptable, qui travaille d'ordinaire dans le confort d'un bureau.

L'employée en lock-out écoule environ 800 journaux gratuits en une heure et demie à cette intersection.

Au total, 40 000 exemplaires du MédiaMatinQuébec sont distribués du lundi au vendredi.

À l'ombre des tours de bureaux, les gens sont nombreux à trimballer le journal produit depuis quelques mois par les syndiqués en lock-out.

Pour certains, le petit quotidien fait pratiquement partie des meubles.

Mais à en croire plusieurs lecteurs, il n'est pas évident de comprendre le lock-out qui perdure depuis avril 2007. Presque toutes les personnes interrogées avaient une version différente du conflit. Cette habituée du quotidien Le Soleil avoue lire le MédiaMatinQuébec par solidarité.

«Je trouve pathétique qu'on prenne aussi peu soin de ses employés», estime Sylvie Lemieux.

Un peu plus loin, Michel grille une cigarette devant l'édifice où il travaille. Cet ancien lecteur du Journal de Québec feuillette aussi le MédiaMatinQuébec par solidarité.

«Par qualité aussi, le Journal de Québec publie n'importe quoi», souligne-t-il. Selon lui, le lock-out s'explique par le désir de Quebecor de contrôler l'information.

Assise sur le trottoir, France Morency raconte que sa famille a délaissé le Journal de Québec.

«Avant il y avait plein de choses sur Québec, là il est plate. On a hâte que ça se règle», lance-t-elle. Ils sont d'ailleurs nombreux à déplorer le manque de couverture locale.

«Je m'ennuie des potins du Journal de Québec», confie Mme Morency.