Si la conjoncture économique faiblit davantage, suivront les dépenses des consommateurs considérées moins essentielles, ou «discrétionnaires» dans le jargon des analystes boursiers.

Si la conjoncture économique faiblit davantage, suivront les dépenses des consommateurs considérées moins essentielles, ou «discrétionnaires» dans le jargon des analystes boursiers.

Par conséquent, les détaillants les plus liés à des marchés cycliques, comme l'aménagement résidentiel et les modes vestimentaires, risquent d'en subir les pires contrecoups.

Un cas type: le détaillant de vêtements et d'articles de sport Forzani, mieux connu au Québec avec ses enseignes Sports Experts et Atmosphère.

Les récents résultats de Forzani étaient en déclin, affectés par les soldes incessants dans son marché afin d'attirer des consommateurs de plus en plus hésitants.

De plus, Forzani doit réussir ses efforts de remise en forme de divisions importantes comme ses magasins SportChek et Sport Mart, au Canada anglais.

Mais en Bourse, le pire pourrait être passé pour Forzani, après sa rechute d'un tiers depuis six mois. Les analystes lui attribuent d'ailleurs une valeur plus attrayante qu'auparavant, pour les investisseurs à moyen terme.

Dans le marché des articles résidentiels, les deux principaux détaillants d'origine canadienne en Bourse, Rona et Canadian Tire, font aussi partie des titres à «risque de conjoncture», de l'avis d'analystes.

En particulier Rona, dont les récents résultats montraient déjà une stagnation des ventes parmi ses magasins en exploitation depuis plus d'un an.

En contrepartie, Rona peut continuer à grandir par acquisitions ciblées et régionales, une stratégie d'affaires qui l'a bien servi depuis quelques années.

«La croissance des ventes va encore modérer chez Rona, comme ses concurrents. Mais ses bonnes perspectives d'acquisitions devraient compenser en partie», selon Vishal Shreedhar, analyste en commerce de détail chez UBS, à Toronto.

«De plus, Rona a la particularité de gérer différents formats de magasins. Ça devrait l'avantager, surtout au niveau régional, alors que le marché des grandes surfaces de rénovation approche de la saturation».

Mais chose certaine, de l'avis d'analystes, Rona devra continuer de faire face au dynamisme de Canadian Tire.

«Canadian Tire est un détaillant bien géré, qui bénéficie d'une organisation impressionnante. Néanmoins, il faut s'attendre à une croissance moindre de ses ventes avec l'économie qui ralentit», estime Perry Caicco, analyste en commerce de détail chez Marchés mondiaux CIBC.

Pour son vis-à-vis Keith Howlett, chez Valeurs mobilières Desjardins, «les actions de Canadian Tire se négocient à un prix attrayant, à défaut d'une improbable et sévère récession au Canada en 2008».

Et même en cas de ralenti économique pire que prévu, selon M. Howlett, Canadian Tire pourra s'appuyer sur «sa gestion serrée des marges bénéficiaires» pour que ses actionnaires profitent rapidement du rebond.