Le Québec ne produit pas de gaz naturel. Mais une technologie d'extraction, récemment mise au point au Texas, pourrait changer les choses.

Le Québec ne produit pas de gaz naturel. Mais une technologie d'extraction, récemment mise au point au Texas, pourrait changer les choses.

Cette nouvelle façon de faire permet d'extraire le combustible d'une formation géologique appelée shale de l'Utica. Un shale est une sorte d'éponge ou de roche poreuse gorgée de gaz.

Cette technologie libère le gaz naturel de la roche en injectant de l'eau mêlée à du sable.

Les shales de l'Utica sont une couche de roche sédimentaire, d'une épaisseur variant entre 100 et 300 mètres.

Ils sont situés principalement sur la rive sud du Saint-Laurent entre Québec et Montréal.

La roche est composée de sédiments entremêlés de 1 à 3% de matière organique (transformée plus tard en gaz naturel) et déposés en milieu marin il y a environ 450 millions d'années.

À cause de leur très faible perméabilité, on ne pouvait autrefois en extraire de gaz naturel par le forage de puits traditionnels. C'est pourquoi on classe ces gisements dans les types «non conventionnels» par opposition aux gisements classiques.

Dans les gisements classiques, les explorateurs percent des puits dans des poches ou réservoirs de roches perméables dans lesquels le gaz provenant des couches adjacentes et inférieures migre naturellement.

Il y a cinq ans, des exploitants texans, notamment Forest Oil, ont mis au point une technique d'exploitation de shale en utilisant diverses techniques de stimulation de la circulation du gaz.

La fracturation mécanique de la roche autour des puits couplée au forage de puits horizontaux en sont des exemples des techniques utilisées.

L'arrivée de Forest Oil

En 2006-2007, les juniors québécoises Junex et Gastem ont intéressé Forest Oil, qui possède l'expertise de fracturation des shales aux États-Unis, à leurs propriétés dans la province.

Forest a fracturé deux puits et analysé en détail un troisième. Les deux puits fracturés ont produit 1 million de pieds cubes par jour.

Selon Forest Oil, les shales du Québec présentent des caractéristiques semblables à ceux de Barnett, au Texas.

La firme américaine estime que sa part des propriétés québécoises de shales représente un volume récupérable de 4,1 tcf de gaz naturel. La vente d'un tel volume rapporterait quelque 41 G$ à un prix de 10$ les 1000 pieds cubes.

La multinationale canadienne Talisman, qui explorait auparavant la formation classique du type Trenton Black River, a alors orienté ses travaux sur les shales non classiques de l'Utica et sur ceux de la couche supérieure appelés Lorraine.

Talisman prévoit un budget allant jusqu'à 130 millions répartis sur deux à trois ans pour mener des projets-pilotes d'exploitation sur sa vaste propriété québécoise qu'elle partage avec Questerre Energy.

En août, Talisman a publié le résultat d'un test de production par fracturation sur un puits vertical qui a produit 800 000 pieds cubes par jour.

De son côté, Forest Oil a percé deux puits horizontaux depuis le début de juin et a commencé leur fractionnement. Des tests de débit du gaz suivront.

Junex, quant à elle, a complété récemment le forage d'un nouveau puits à Saint-Antoine-sur-le-Richelieu en visant les zones Utica, Lorraine, ainsi que la Trenton-Black River et autres formations de type classique. La société a décelé des traces de gaz naturel dans toutes les sections.