La saignée à Wall Street avait été particulièrement douloureuse lors des derniers ralentissements économiques.

La saignée à Wall Street avait été particulièrement douloureuse lors des derniers ralentissements économiques.

Ainsi, les banques d'affaires et les firmes de courtage avaient remercié près de 90 000 employés au cours des deux années qui ont suivi l'éclatement de la bulle cybernétique en l'an 2000, selon la Securities Industry&Financial Markets Association.

Et il y a beaucoup d'emplois vulnérables dans l'environnement actuel, par exemple parmi les 14 000 employés de Bear Stearns une fois que cette compagnie sera avalée par JPMorgan Chase.

Toutefois, il se pourrait que l'ampleur des licenciements n'atteigne pas le niveau effarant des coupes passées.

Pour commencer, l'industrie ne s'est pas refaite de façon marquée sur le plan du personnel après la débâcle cybernétique, ne récupérant que 74% des emplois perdus lors de la débandade.

Tig Gilliam, PDG de Adecco Group North America, une firme d'embauche, précise à cet égard: «Les entreprises n'y sont pas allées de main morte pour sabrer, mais elles ont été sobres pour remplacer les emplois éliminés.»

Les analystes s'attendent à que les coupes atteignent entre 15 000 et 30 000 postes d'ici la fin de l'année.

Mais à la différence des périodes difficiles passées, les pertes n'affecteront pas nécessairement tous les secteurs. Les postes éliminés se concentreront probablement dans les secteurs au centre de la crise du crédit, y compris les divisions de financement structuré et de négociations de titres de dette.

Ainsi, Merrill Lynch a fait savoir qu'il serait sélectif quant aux 650 postes qu'il compte éliminer: «Ce n'est pas une situation où nous ciblerons des milliers et des milliers d'employés», indiquait récemment le PDG John Thain au cours d'une conférence téléphonique.

Mais ce qui inquiète toutefois, c'est que les entreprises seront peut-être contraintes de sabrer au coeur de leurs opérations. Lors de la débâcle cybernétique, les entreprises de services financiers avaient principalement éliminé des postes administratifs, ceux d'employés de centres d'appels, en comptabilité et parmi le personnel de bureau.

En raison d'améliorations technologiques, nombre de ces postes ont été éliminés de manière permanente.

Étant donné que le nombre de ces postes demeure relativement modeste, les entreprises doivent maintenant sabrer parmi les analystes, les négociateurs et les courtiers.

C'est une mauvaise nouvelle pour l'île de Manhattan où nombre de ces employés bien payés travaillent. Les rémunérations accordées par les banques et les firmes de courtage forment 35% des salaires versés dans la ville.