Le ministre des Finances, James Flaherty, doit annoncer mardi après-midi une nouvelle réduction d'un point de pourcentage de la TPS lorsqu'il fera la mise à jour économique et financière du pays.

Le ministre des Finances, James Flaherty, doit annoncer mardi après-midi une nouvelle réduction d'un point de pourcentage de la TPS lorsqu'il fera la mise à jour économique et financière du pays.

Cette réduction, qui fera passer cette taxe honnie des contribuables de 6% à 5%, devrait entrer en vigueur d'ici quelques semaines et permettre au gouvernement Harper de réaliser pleinement l'une de ses principales promesses de la dernière campagne électorale.

À la veille de l'Halloween, le ministre des Finances aura donc davantage l'allure d'un père Noël pour les contribuables plutôt que d'un vampire en faisant le bilan des finances publiques du gouvernement fédéral à 16 h, cet après-midi, soit à la fermeture des marchés financiers.

D'autant plus qu'Ottawa continue d'engranger des surplus impressionnants malgré la baisse d'un premier point de pourcentage de la TPS en juillet 2006 et une hausse des transferts aux provinces pour corriger le déséquilibre fiscal en 2007.

En effet, le ministère des Finances a indiqué vendredi que le surplus des cinq premiers mois du présent exercice financier s'élevait à 8,7 milliards de dollars, soit 1,5 milliard de plus que l'an dernier à pareille date.

À ce rythme, le gouvernement fédéral pourrait afficher un surplus supérieur à l'excédent de 13,8 milliards de dollars enregistré au dernier exercice financier qui a pris fin le 31 mars.

Certains économistes prédisent un surplus avoisinant les 15 milliards, donnant ainsi une marge de manoeuvre intéressante au gouvernement minoritaire conservateur de Stephen Harper au moment où certains partis de l'opposition brûlent d'envie de provoquer des élections.

En réduisant la TPS d'un autre point de pourcentage d'ici Noël, M. Flaherty souhaite réaliser trois objectifs, rapportait lundi soir le réseau CTV.

D'abord, encourager les consommateurs à faire leur magasinage du temps des Fêtes au pays au lieu de se rendre aux États-Unis afin de profiter de la hausse de leur pouvoir d'achat à la suite de la montée fulgurante du dollar canadien par rapport à la devise américaine.

Ensuite, stimuler la croissance économique au Canada au moment où le mot récession commence à apparaître sur les lèvres de plusieurs économistes aux États-Unis.

Enfin, réaliser une promesse importante de la dernière campagne, celle de ramener la TPS de 7% à 5% avant la fin d'un premier mandat.

Selon plusieurs estimations, une réduction d'un point de pourcentage de la TPS, que dénoncent la majorité des économistes et le Parti libéral, coûtera à elle seule environ 5,5 milliards de dollars au Trésor fédéral par année.

Le gouvernement Harper devra toutefois faire adopter cette mesure à la Chambre des communes.

Et comme cela est une mesure fiscale, il s'agira d'un vote de confiance qui pourrait entraîner la chute du gouvernement. Toutefois, le chef libéral Stéphane Dion a déjà indiqué qu'il n'irait pas jusqu'à défaire le gouvernement sur cette question.

Baisses d'impôts

Le ministre Flaherty devrait aussi profiter de la mise à jour économique pour donner un avant-goût de son plan d'allègement fiscal à long terme pour les contribuables.

Dans son discours du Trône présenté le 16 octobre, le gouvernement Harper a d'ailleurs promis des baisses d'impôts substantielles aux contribuables.

«Notre gouvernement présentera un plan à long terme d'allègement général du fardeau fiscal des particuliers, des entreprises et des familles, y compris une autre réduction, tel qu'il a été promis, de la TPS», peut-on lire dans ce discours du Trône.

À la surprise générale, le ministre Flaherty a annoncé lundi qu'il fera la mise à jour économique plus tôt que prévu. Au départ, cet exercice était prévu à la mi-novembre.

M. Flaherty voulait sa mise à jour à la Chambre des communes, et non pas devant le comité parlementaire des finances comme le veut la coutume depuis plus de 10 ans, accréditant ainsi la thèse que le ministre pourrait annoncer des mesures fiscales qui entreront en vigueur rapidement.

Mais contrairement au Parti libéral et au Bloc québécois, le NPD a refusé de donner son consentement hier pour modifier le calendrier parlementaire à la dernière minute et ainsi permettre à M. Flaherty de faire un bilan des finances de l'État.

Le ministre compte aller de l'avant quand même aujourd'hui. Il fera sa mise à jour au théâtre national de la presse et répondra ensuite aux questions des journalistes.

En point de presse, lundi, M. Flaherty avait du mal à cacher son sourire quand des journalistes lui ont demandé s'il annoncera aujourd'hui de nouvelles baisses d'impôts.

«Nous estimons certainement que les Canadiens paient beaucoup trop d'impôts. Alors, on se voit demain», a lancé le ministre, qui a répété plus d'une fois qu'il s'agissait d'une mise à jour et non pas d'un mini-budget.

Le chef du NPD, Jack Layton, a répliqué que son parti s'opposait à ce que le ministre utilise les Communes pour faire du tapage publicitaire favorable aux conservateurs.

«On ne va pas donner au gouvernement carte blanche pour utiliser la Chambre des communes pour leur exercice publicitaire», a dit M. Layton à l'issue de la période des questions.

Dans une allocution à London en Ontario, hier, leur chef Stéphane Dion a de nouveau mis en garde le gouvernement Harper contre une réduction de la TPS, estimant que cela serait «une erreur».

Les libéraux, comme la majorité des économistes, croient qu'il est préférable de réduire les impôts des contribuables plutôt que de réduire cette taxe à la consommation pour rendre l'économie canadienne plus compétitive.

«Comparée aux réductions d'impôt sur le revenu, une réduction de la TPS ne fait rien pour rendre notre pays plus concurrentiel sur les marchés internationaux, fera peu pour rendre notre système fiscal plus juste, pour améliorer notre productivité et pour faire progresser notre économie», a affirmé le chef libéral.

Le NPD estime pour sa part qu'il serait plus sage de réinvestir dans les infrastructures et dans les communautés plutôt que de baisser les impôts.

Enfin, le Bloc québécois souhaite de nouvelles mesures pour venir en aide au secteur manufacturier et l'industrie forestière.