Pas facile de trouver un emploi qui répond à nos exigences. La tâche est encore moins évidente lorsqu'on sort fraîchement de l'université ou du cégep. D'ici deux semaines, le 1er mars, les entreprises tenteront de séduire les étudiants en les rencontrant dans leurs établissements scolaires.

Pas facile de trouver un emploi qui répond à nos exigences. La tâche est encore moins évidente lorsqu'on sort fraîchement de l'université ou du cégep. D'ici deux semaines, le 1er mars, les entreprises tenteront de séduire les étudiants en les rencontrant dans leurs établissements scolaires.

Au sein d'un marché du travail en pleine ébullition, des experts expliquent comment les futurs employés, tout comme les employeurs, devront s'ajuster aux nouvelles règles du marché.

Selon Emploi-Québec, 680 000 postes seront à combler dans la province d'ici 2010. La croissance économique favorisera la création de 240 000 emplois alors que 440 000 personnes prendront leur retraite, libérant ainsi leur poste. Face à cette pénurie de main-d'oeuvre, plusieurs options s'offrent aux étudiants.

«Même si les jeunes ont l'embarras du choix et que le marché du travail leur est favorable, être capable de trouver le meilleur choix professionnel pour soi demeure un problème qui sera toujours présent», lance Yves Maurais, conseiller en orientation, auteur et formateur.

Comment faire pour choisir une carrière qui nous est destinée? «On ne peut jamais être sûr à 100%. Nous ne sommes pas des machines. Mais on peut se préparer», répond M.Maurais.

D'abord, il faut dresser un bilan personnel. À travers notre expérience de vie, nos rencontres, nos valeurs, nos traits de personnalité, quelle expérience professionnelle permettra un épanouissement?

Ensuite, il faut qu'il y ait un plaisir à se lever chaque matin pour aller au travail. Même si la tâche peut sembler répétitive, il faut pouvoir trouver un minimum de défi à relever tous les jours.

Afin d'avoir une idée concrète de ce qui nous intéresse, des stages et des rencontres auprès des entreprises constituent aussi des expériences révélatrices dans ce cheminement.

On peut aussi demander conseil auprès de gens qui nous sont proches et qui nous connaissent bien, comme un conjoint ou ses parents.

«Mais il faut être prudent face à leur avis, qui peut être biaisé», prévient Yves Maurais. Passer des tests psychologiques peut aussi être utile.

Attention aussi aux facteurs extérieurs. «Il ne faut pas se laisser distraire par un placement assuré à presque 100% dans une entreprise ou par un ami qui décrit son emploi comme étant idéal avec les meilleures conditions de travail», ajoute M.Maurais.

Si les étudiants doivent se remettre en question pour mieux s'orienter, les employeurs également ont du chemin à faire.

«Il y a un vent de changement. Le marché du travail prend une autre couleur et engendre de nouveaux besoins», explique Lorraine Gauthier, coordonnatrice du secteur Emploi au Centre de soutien aux études et de développement de carrière de l'Université de Montréal.

«La génération Y est bien différente de la génération X et des baby-boomers. Les valeurs ne sont plus les mêmes. Les baby-boomers sont loyaux, fidèles, orientés vers le travail et travaillent fort. Les jeunes ont vu leurs parents épuisés et ne veulent pas répéter la même chose. Les employeurs n'auront pas le choix que de s'adapter à cet aspect», poursuit-elle.

Mme Gauthier constate que les finissants sont loin d'être stressés par le marché du travail «Ça nous impressionne à chaque fois.»

«Les jeunes veulent tout avoir, tout de suite. Le gros salaire, les responsabilités, ils sont très exigeants. Si ça ne fait pas leur affaire, ils quittent leur emploi et c'est tout. Avant, les gens restaient dans la même entreprise et espéraient obtenir de meilleures conditions.»

«Maintenant, pour les jeunes, occuper le même emploi pendant deux ans, c'est vraiment toute une expérience. S'ils peuvent obtenir un meilleur salaire ailleurs, ils s'en vont. C'est le propre de la génération Y: ils zappent. Au travail, comme en amour d'ailleurs.»