Merrill Lynch (MER), Wachovia (WB), Lehman Brothers Holdings (LEH) et les autres acteurs de l'industrie financière américaine vont bientôt se rendre compte combien le crédit est devenu cher.

Merrill Lynch [[|ticker sym='MER'|]], Wachovia [[|ticker sym='WB'|]], Lehman Brothers Holdings [[|ticker sym='LEH'|]] et les autres acteurs de l'industrie financière américaine vont bientôt se rendre compte combien le crédit est devenu cher.

Les banques, les maisons de courtage et les prêteurs ont pour 871 milliards de dollars US un record en obligations venant à échéance d'ici l'an prochain, selon JPMorgan Chase&Co [[|ticker sym='JPM'|]].

Au même moment, les taux exigés par rapport à ceux des bons du Trésor américain dépassent de loin leur moyenne historique. Cette hausse des taux pourrait leur coûter jusqu'à 23 milliards US de plus en intérêts annuels comparativement à il y a un an, selon des données de l'indice Merrill Lynch.

Des dépenses de refinancement plus corsées affecteront la capacité des banques d'emprunter sur les marchés de capitaux et aussi de prêter, ce qui resserra encore davantage le crédit aux consommateurs et aux entreprises. Cette situation ne manquera pas d'affecter une croissance économique qui est déjà la plus lente depuis 2001. La semaine dernière, Standard&Poor's a annoncé qu'il avait une perspective «négative» à propos de la moitié des 50 institutions financières les mieux cotées aux États-Unis au 30 juin dernier, la plus forte proportion en 15 ans.

Le capitalisme qui grincent

«Les rouages du capitalisme grincent et s'apprêtent à gripper», avance Mirko Mikelic, gestionnaire principal de fonds obligataires de Fifth Third Asset Management, de Grand Rapids, au Michigan, qui gère des actifs de 21 milliards US. «Le secteur bancaire suscite de vives inquiétudes et tout le monde se précipite maintenant pour trouver du capital», ajoute-t-il.

L'étude trimestrielle de la Réserve fédérale américaine (la Fed) sur les prêts dévoilée le 11 août dernier indiquait que davantage de banques resserraient le crédit accordé aux consommateurs et aux entreprises. Environ 65% d'entre elles précisaient qu'elles rendraient plus strictes les normes concernant les prêts sur cartes de crédit par rapport aux trois mois précédents. Ce pourcentage n'était que de 30% lors du sondage d'avril dernier.

En moyenne, les investisseurs demandent des rendements de 4,14 points de pourcentage de plus que ce qu'ils peuvent obtenir sur les bons du Trésor pour acheter des obligations bancaires, une hausse considérable par rapport au creux de 0,76 point de pourcentage exigé l'an dernier, selon les données de l'indice Merrill Lynch.

Dans l'ensemble, l'écart par rapport aux obligations de qualité est d'environ 3,14 points de pourcentage en moyenne.