Le niveau historique de 100$ le baril de pétrole à New York a été atteint cette semaine pour la première fois avec la pichenette d'un courtier indépendant, qui rêvait de faire passer son nom à la postérité.

Le niveau historique de 100$ le baril de pétrole à New York a été atteint cette semaine pour la première fois avec la pichenette d'un courtier indépendant, qui rêvait de faire passer son nom à la postérité.

«Le chiffre magique aurait apparemment été atteint à cause d'une transaction, qui serait, selon la version qui circule, une tentative individuelle d'attirer la gloire pour les uns, plutôt l'infamie pour les autres», relevaient jeudi les analystes du courtier Sucden, en commentant le record atteint la veille.

Richard Arens, un «local» dans le jargon financier (il travaille pour son propre cabinet, ABS), a offert mercredi la somme de 100 000$ pour un lot de 1000 barils, le volume minimum qu'on puisse acheter sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

Il l'a ensuite immédiatement revendu à perte à un autre courtier indépendant, déboursant dans l'affaire 600$.

«C'était juste pour la forme, il voulait être le premier au monde à acheter du pétrole à 100$ le baril», a commenté Antoine Halff, analyste chez NewEdge.

«Il a payé 600$ pour pouvoir raconter à ses petits enfants qu'il était le premier au monde à acheter du pétrole à 100$ le baril», a commenté dans une interview à la BBC Stephen Schork, un ancien courtier new-yorkais éditant une lettre spécialisée.

L'opération a pris d'autant plus de relief qu'elle a pris au dépourvu marchés et analystes et que le Nymex a tardé à la valider. «C'est une opération valide», a toutefois par la suite confirmé un responsable du marché.

En février, 204 600 lots, dont chacun comprend 1000 barils, sont négociés sur le Nymex. Avec le lot acheté par M. Arens, et deux (ou trois) autres vendus jeudi, tout au plus quatre lots ont été traités à ou au-delà des 100$ le baril, selon les analystes.