L'économie mondiale devra parcourir un long chemin avant de se reprendre, compte tenu de la crise des prêts hypothécaires à risque qui secoue les États-Unis, estiment les économistes de la Banque Scotia.

L'économie mondiale devra parcourir un long chemin avant de se reprendre, compte tenu de la crise des prêts hypothécaires à risque qui secoue les États-Unis, estiment les économistes de la Banque Scotia.

Dans leur dernier rapport publié lundi et intitulé A Long and Winding Road to Recovery, les économistes de la Scotia expliquent qu'un train de mesures a atténué les retombées de la crise des prêts hypothécaires à risque.

Il s'agit de l'administration de politiques de relance monétaire, l'adoption de mesures destinées à endiguer la vague de défauts de remboursement des prêts hypothécaires et l'injection de liquidités à court terme par la Réserve fédérale.

Ces économistes considèrent que d'autres mesures seront nécessaires.

L'économie des États-Unis, font-ils remarquer, est parvenue à conserver un rythme de croissance modeste au cours du premier semestre de 2008, malgré un important ralentissement de l'activité dans le secteur du logement et des ventes de véhicules automobiles.

«Si de nouvelles mesures de relance budgétaire ou monétaire ne sont pas prises, la capacité d'adaptation de l'économie récemment observée cédera probablement la place, d'ici la fin de l'année, à l'effondrement général de la conjoncture américaine», a affirmé Warren Jestin, économiste principal à la Banque Scotia.

La banque s'attend à ce que, en 2009, les États-Unis connaissent une croissance d'environ 1%, soit moins que la progression négligeable de 1,5% prévue pour cette année.

Ailleurs, au Japon, en l'occurrence, la croissance n'atteindra vraisemblablement pas 1,5% cette année et l'an prochain, s'arrêtant à 1,4%, selon les économistes de la Scotia, et elle devrait tomber à ce niveau au Royaume-Uni (1,3%) et en Europe (1,4%) dès l'année prochaine.

L'affaiblissement de la demande intérieure dans les grands pays développés va en outre freiner le rythme de croissance en Chine, en Inde, en Russie, au Brésil et dans d'autres pays émergents, selon la Scotia.

Au Canada, la croissance est freinée par la faiblesse de la demande aux États-Unis, le retour à la parité entre le huard et le billet vert, et les prix exceptionnellement élevés du pétrole et du gaz naturel. La Banque Scotia prévoit pour le Canada une croissance de 1,1% cette année et de 1,6% l'an prochain.

Pour le Québec, la Scotia prévoit une croissance économique de 0,7% cette année et de 1,2% l'an prochain, soit davantage que pour l'Ontario qui devrait voir son produit intérieur brut croître de 0,4% en 2008 et de 1,0% en 2009. Le Nouveau-Brunswick, de son côté, devrait connaître une croissance de 1,5% cette année et de 2,1% l'an prochain.

En Alberta, la croissance devrait être de 2,5% cette année et de 2,9% en 2009.