Depuis la crise du crédit qui a éclaté en août dernier, les investisseurs canadiens découvrent à nouveau le marché des obligations.

Depuis la crise du crédit qui a éclaté en août dernier, les investisseurs canadiens découvrent à nouveau le marché des obligations.

Gâtés par les rendement mirobolants de la Bourse de Toronto au cours des dernières années - 12,5% en 2004, 21,9% en 2005 et 14,5% en 2006 -, les investisseurs canadiens avaient quelque peu délaissé les obligations.

Or, la crise du crédit les a rendus plus prudents. Si bien que les rendements de 3% à 5% des obligations sont soudainement devenus plus attrayants.

«Nous observons cette réalité dans une certaine mesure depuis six mois. Les investisseurs épargnants veulent des véhicules d'investissement plus conservateurs. Les placements plus sûrs comme les CPG bénéficient d'une faveur particulière», dit Raymond Chouinard, porte-parole de la Banque Royale.

Les certificats de placement garanti font aussi fureur chez Desjardins depuis le début de l'année.

«La tendance est aux CPG, qui offrent des rendements intéressants tout en garantissant le capital investi. Ça pourrait n'être qu'une situation cyclique, mais les gens sont en mode prudence depuis le début de l'année», dit André Chapleau, porte-parole de Desjardins.

L'an dernier, les ventes de fonds communs d'obligations ont augmenté de 13,5% au Canada, comparativement à une hausse de 5,8% des ventes de fonds d'actions.

En 2008, la popularité des obligations par rapport aux actions est encore plus marquée. Les ventes des deux catégories de fonds sont en baisse, mais la chute de popularité des obligations (-11,5%) est nettement moins abrupte que celle des actions (-34,2%), selon les chiffres de l'Institut des fonds d'investissement du Canada.

À court terme, la décision des Canadiens de se réfugier dans les obligations est sage. À long terme, elle pourrait toutefois leur coûter cher si les marchés boursiers se remettent en marche.

«Beaucoup d'investisseurs sont nerveux ces temps-ci, dit Carlos Leitao, économiste en chef à la Banque Laurentienne. Le marché des actions est plus risqué présentement, mais il pourrait aussi présenter de très bonnes aubaines. Chacun doit déterminer sa tolérance au risque.»