La banque d'investissement américaine Bear Stearns (BSC), en passe d'être rachetée par JPMorgan Chase après avoir frôlé la faillite, a vu ses profits être divisés par cinq au premier trimestre.

La banque d'investissement américaine Bear Stearns [[|ticker sym='BSC'|]], en passe d'être rachetée par JPMorgan Chase après avoir frôlé la faillite, a vu ses profits être divisés par cinq au premier trimestre.

Son bénéfice net a été ramené à 115 M$ lors des trois mois achevés fin février, alors qu'il était de 554 M$ un an plus tôt.

Les revenus ont reculé de 40% à 1,48 milliard de dollars.

Le bénéfice par action s'est établi à 86 cents, un peu inférieur aux 87 cents attendus par les analystes.

Le revenu net bancaire a notamment été réduit par une dégringolade des recettes dans les produits dérivés, qui ont fondu de 800 M$.

Ces résultats trimestriels devaient à l'origine être diffusés à la mi-mars, mais Bear Sterans avait du repousser leur publication après la crise aiguë de liquidité qui a débouché sur son rachat en urgence par JPMorgan.

Bear Stearns avait précisé vendredi dernier qu'elle avait vu entre novembre et mars ses clients retirer 20% des fonds qu'il lui avaient confiés en gestion, qui sont tombés à 36 milliards de dollars le 24 mars.

Bear Stearns a déjà vendu à JPMorgan un bloc de 39,5% de son capital, et depuis JPMorgan a acquis depuis plus de 5 millions de titres sur le marché et détient désormais 48,4% du capital, s'assurant le quasi-contrôle de la banque.

La banque centrale américaine a accepté de financer l'opération de rachat en fournissant 29 milliards de dollars de liquidités à JPMorgan, en échange de 30 milliards de dollars de titres fournis par Bear Stearns.

Restera à la charge de JPMorgan le premier milliard de dettes de Bear Stearns.

La Fed avait pris les choses en main après avoir été avertie le 13 mars que Bear Stearns devait se déclarer en faillite.

Après un week-end de négociations, la Fed et Bear Stearns avaient accepté une première promesse de rachat de JPMorgan, au prix dérisoire de 2$ par action.

Mais ce prix, qui valorisait l'une des plus prestigieuses banques de Wall Street à seulement 200 M$, avait déclenché un tollé, notamment chez les parlementaires, et JPMorgan avait peu après relevé son offre à 10$ par action, soit un milliard de dollars.

Selon une source proche du dossier, la Fed avait choisi JPMorgan de préférence aux autres banques américaines et étrangères candidates car elle seule proposait un reprise totale, et non par appartements.

La reprise par JPMorgan sera cependant loin d'être une panacée pour les 14 000 salariés de Bear Stearns.

Selon la chaîne financière CNBC, JPMorgan pourrait licencier la moitié des effectifs d'ici la fin avril.