La biotech DiagnoCure (T.CUR) pourrait se faire compenser si son partenaire américain Gen-Probe ne respecte pas une clause contractuelle.

La biotech DiagnoCure [[|ticker sym='T.CUR'|]] pourrait se faire compenser si son partenaire américain Gen-Probe ne respecte pas une clause contractuelle.

La compagnie de San Diego, qui a acquis les droits exclusifs du gène PCA3, doit soumettre le test aux autorités réglementaires américaines (FDA) avant le 31 mars prochain.

Ce gène, cédé par DiagnoCure en échange de redevances, est souvent présent dans l'urine des patients atteints du cancer de la prostate.

Le test de dépistage développé à partir du PCA3 pourrait remettre en cause la pertinence du test sanguin PSA, peu performant, utilisé par les urologues.

Pour le moment, tout porte à croire que Gen-Probe ne présentera pas le test pour approbation dans les délais prévus.

À quoi les actionnaires de DiagnoCure doivent-ils s'attendre?

Discussions avec Gen-Probe

«Nous sommes en discussions avec Gen-Probe, avance John Schafer, de passage à La Presse Affaires. Une compensation pourrait faire partie de nos discussions.»

S'agit-il d'une somme en argent? De combien?

Le président refuse de s'avancer davantage.

Si le délai est dépassé, DiagnoCure pourrait-elle discuter avec d'autres pharmas?

Si certaines étapes ne sont pas rencontrées, précise le dirigeant, les deux entreprises devront rediscuter des termes de l'entente et il n'est pas exclu que le sujet de la co-exclusivité fasse partie de ces discussions.

«Gen-Probe a déjà annoncé la possibilité d'une co-exclusivité du PCA3, dit M. Schafer. S'il y avait une telle entente entre les parties, DiagnoCure aurait le droit d'entamer des discussions avec le partenaire de son choix.»

Présentement, s'empresse-t-il d'ajouter, la société n'a pas l'intention de le faire.

«Mais la décision ultime sera prise en fonction des meilleurs intérêts de nos actionnaires.»

Au départ, Gen-Probe a annoncé qu'elle utiliserait uniquement le gène PCA3 pour son test.

Ensuite elle a indiqué qu'elle allait ajouter d'autres marqueurs pour augmenter sa spécificité.

La première idée

Enfin, après s'être rendu compte que cette deuxième option ne rendait pas le test plus efficace, elle finalement décidé de revenir à sa première idée.

Depuis un an, les tribulations liées au PCA3 et le manque de transparence sur sa stratégie de développement ont porté un dur coup à la valeur de l'action de la biotech québécoise.

Son titre a littéralement perdu la moitié de sa valeur depuis mars dernier. Par rapport à son sommet historique du 13 décembre 2004, l'action de DiagnoCure s'est effondrée de 65%.

L'entrepriseCette société des sciences de la vie offre des services de laboratoire et développe des tests diagnostiques à haute valeur ajoutée pour le cancer de la prostate (mis en marché par Gen-Probe), du colon, de l'estomac et du sein. Elle emploie une cinquantaine de personnes.

DÉFIS

Progression du test PCA3 pour le cancer de la prostate dans les marchés européen et américain; ouverture du laboratoire de service aux États-Unis et lancement de Previstage GCC, un test de stadification du cancer colorectal.

STRATÉGIES

À partir de tests au stade clinique avancé acquis auprès de tiers, mettre en marché des tests à haute valeur ajoutée pour le cancer qui procurent des données cliniques plus fiables aux médecins et aux patients pour la prise de décisions importantes relatives au traitement.

À RETENIR

«Le test PCA3 pour le cancer de la prostate est complexe pour les laboratoires. Les tests moléculaires sont difficiles à automatiser. C'est nouveau et c'est appelé à se développer. Gen-Probe travaille là-dessus. Elle souhaite transférer le test sur sa plateforme Panther. »

«Les ventes du test PCA3 augmentent graduellement en Europe. Gen-Probe embauche des gens aux ventes et au marketing. Aux États-Unis les ventes se font à partir des grands laboratoires comme Labcorp, Quest et Ameripath. C'est disponible mais ils ne peuvent pas faire de marketing parce que le produit n'est pas approuvé par la FDA. Les ventes vont décoller avec les commentaires positifs des leaders d'opinion. Un spike se produira. Quand? Je ne le sais pas. Mais c'est ce qui arrive habituellement.»

«Un analyste (Financière Banque Nationale) suit la compagnie présentement. Un de mes objectifs est d'ajouter deux analystes au Canada. J'aimerais aussi que cette année des analystes américains suivent la société, sans pour autant faire de la recherche. Ce seront des gens qui connaissent bien les sciences de la vie et particulièrement l'analyse moléculaire.»