Le dernier rejeton de Bell Helicopter Textron Canada, le Bell 429, se «québécise» encore davantage.

Le dernier rejeton de Bell Helicopter Textron Canada, le Bell 429, se «québécise» encore davantage.

Héroux-Devtek [[|ticker sym='T.HRX'|]] a profité du Salon aéronautique de Farnborough hier pour annoncer qu'elle fabriquera des composants structuraux importants pour le nouvel hélicoptère.

«La lettre d'entente que nous avons signée avec Bell couvre une période qui nous amène jusqu'en 2015, a déclaré le président et chef de la direction d'Héroux-Devtek, Gilles Labbé. Elle a une valeur de 57 millions de dollars.»

Pour faire son annonce, M. Labbé a fièrement pris place devant un Bell 429 tout neuf, rouge vif, exposé dans le parc des produits Textron à Farnborough.

Le Bell 429, assemblé à Mirabel, fait déjà appel à plusieurs fournisseurs québécois, comme Pratt&Whitney Canada, qui motorise l'appareil, et Placeteco, de Shawinigan, qui fait la finition intérieure. L'intérieur de l'appareil exposé à Farnborough, le quatrième à sortir de la ligne de production, exhale d'ailleurs une bonne petite odeur d'auto neuve.

Héroux-Devtek était déjà responsable de l'assemblage du plateau oscillant du Bell 429, soit l'ensemble des pièces autour du rotor. Elle fabriquera désormais à son usine de Dorval des composants de la structure du nouvel hélicoptère.

«Nous utilisons une nouvelle technologie d'usinage à haute vitesse, nous avons de l'équipement qui fonctionne à 30 000 tours par minute, a indiqué M. Labbé. Nous pouvons faire de l'usinage à partir d'un bloc d'aluminium.»

Le président de Bell Helicopter Textron Canada, Jacques St-Laurent, a expliqué que dans les autres appareils, les composants en question sont façonnées à partir de feuilles de métal qu'on rivette. L'ajustement est délicat et prend du temps.

«Au niveau de l'assemblage, avoir de grandes pièces facilite le travail de façon incroyable», a-t-il déclaré.

Il a indiqué que Bell avait choisi Héroux-Devtek en raison de sa technologie et de la qualité de son produit, mais aussi en raison de sa performance passée en tant que fournisseur.

«Cette entente valide notre décision d'investir dans les composants structurels», a déclaré M. Labbé.

Il estime que l'entreprise investira environ 5 millions en équipement au cours des deux prochaines années pour réaliser ce contrat et certains autres.

Le Bell 429 ne devrait être certifié que vers la fin de l'année, mais il fait déjà l'objet de plus de 330 commandes. Certaines se sont d'ailleurs finalisées pendant le salon de Farnborough.

«Nous devrons maintenant nous concentrer sur l'augmentation de la production», a déclaré M. St-Laurent.

L'appareil a été conçu afin de satisfaire les critères particulièrement exigeants de l'évacuation médicale. Il fallait notamment faire en sorte qu'on puisse facilement y installer deux civières côte à côte et que le personnel médical puisse s'asseoir à la tête des patients.

L'hélicoptère pourra aussi desservir d'autres marchés, comme l'exploration pétrolière, les ressources naturelles et le transport corporatif.

Bell a cependant déjà commencé à étudier un nouveau modèle qui, comme le Bell 429, bénéficiera de la technologie MAPL (Modular Affordable Product Line). Présentement désigné sous le nom NMP (New Medium Product), l'appareil fait l'objet de consultations auprès des clients potentiels.

Le directeur du développement des affaires chez Bell Helicopter Textron Canada, Michel Legault, a indiqué que le NMP pourrait remplacer un appareil existant, le Bell 412, ou, si les clients demandent un produit un peu plus gros, s'ajouter à la gamme.

Le projet est encore à un stade préliminaire et le NMP ne prendra probablement pas son envol avant de trois à cinq ans.

Le salon de Farnborough a une saveur un peu plus militaire que celui du Bourget. On a donc porté beaucoup d'attention au programme ARH (Armed Reconnaissance Helicopter), un contrat de l'armée américaine qui porte sur 512 versions militarisés du Bell 407, un appareil fabriqué à Mirabel et doté d'équipement militaire à Fort Worth, au Texas.

Une augmentation des coûts de 40% du programme a déclenché automatiquement un examen du Congrès américain.

Dans une séance d'information plus tôt cette semaine, le vice-président responsable de l'aviation militaire chez Bell Helicopter, Bob Kenney, s'est cependant montré optimiste vis-à-vis de cette évaluation.

«Nous n'avons aucune indication que l'armée va annuler le contrat», a-t-il déclaré.

Une partie du problème est liée au fait que Bell Helicopter s'attendait à ce que les militaires acceptent la certification de la Federal Aviation Administration accordée à la version civile. L'entreprise a réalisé qu'il fallait passer à travers un nouveau processus de certification.