Selon les informations obtenues par La Presse, le rapport du vérificateur général Renaud Lachance, qui sera déposé mardi à l'Assemblée nationale, relève une longue liste de dépenses injustifiées de la part de M. Fortier, nommé en novembre 2003 par le gouvernement Charest.

Selon les informations obtenues par La Presse, le rapport du vérificateur général Renaud Lachance, qui sera déposé mardi à l'Assemblée nationale, relève une longue liste de dépenses injustifiées de la part de M. Fortier, nommé en novembre 2003 par le gouvernement Charest.

Bien que peu connue, la Société immobilière est un organisme névralgique pour tous les entrepreneurs et les propriétaires d'édifices à bureaux au Québec. La SIQ gère l'ensemble du parc immobilier pour les ministères et organismes québécois.

M. Lachance a jugé inacceptables des dépenses de plusieurs dizaines de milliers de dollars remboursées à M. Fortier et présentées comme des frais de représentation; il s'agissait notamment de nombreuses parties de golf et de repas dans des restaurants coûteux, même durant les week-ends.

Des sources gouvernementales évoquaient hier environ 20 000$ de factures, «seulement pour des parties de golf». La moitié des dépenses présentées étaient accompagnées de pièces justificatives suffisantes, explique-t-on, mais les dépenses injustifiées étaient vraiment trop importantes pour que l'on passe l'éponge. Autrement, ses décisions concernant la gestion de la SIQ n'ont pas été contestées par le Vérificateur, a-t-on confié.

Confrontée en début de semaine à ces révélations, la titulaire des Finances, Monique Jérôme-Forget, qui avait à l'époque nommé M. Fortier, s'est mise en colère, a-t-on indiqué. Dès mercredi dernier, un successeur par intérim a été désigné.

Au cabinet du Vérificateur général, on a refusé de commenter. La vérification à la SIQ a été effectuée dans le cadre d'une surveillance générale, sans que l'organisme ait été soupçonné de quoi que ce soit. L'an dernier, en novembre, à l'occasion d'une opération similaire, le Vérificateur avait levé le voile sur le laxisme au Centre de recherche industrielle du Québec, le CRIQ, où d'anciens gestionnaires avaient obtenu des primes de départ injustifiées.

Il faudra toutefois attendre en avril avant de connaître les conclusions du Vérificateur sur le «complexe» dossier de l'Îlot Voyageur et de l'Université du Québec à Montréal.

Le rapport de mardi fera aussi le point sur la «vigie», la surveillance systématique qu'a entreprise le Vérificateur sur le Dossier santé Québec, une enveloppe de 450 millions de contrats d'informatique sous la responsabilité du ministre Philippe Couillard.

Six mois après son élection en 2003, le gouvernement Charest a nommé M. Fortier, un sympathisant libéral, à la SIQ. Il avait longtemps dirigé la société responsable des stationnements au gouvernement. M. Fortier a versé 2400$ à la caisse du PLQ, en 2003, et a bénéficié d'un renouvellement de mandat de cinq ans, en 2005. Il lui restait deux ans et demi à faire dans ce second mandat quand il a décidé de partir à la retraite, a expliqué Martin Roy, porte-parole de la SIQ.

«Il a invoqué des raisons personnelles et a démissionné», s'est-on contenté de dire.

Pierre Fournier, le vice-président choisi pour lui succéder par intérim, avait déjà quitté la SIQ, en 1999, et avait obtenu alors une indemnité de départ de six mois de salaire. M. Fournier est revenu à la SIQ en 2004, peu après la nomination de M. Fortier. Il n'était pas davantage disponible pour commenter hier.