Bombardier (T.BBD.B) entend répliquer rapidement aux appareils lancés récemment par des concurrents particulièrement féroces, Gulfstream et Cessna.

Bombardier [[|ticker sym='T.BBD.B'|]] entend répliquer rapidement aux appareils lancés récemment par des concurrents particulièrement féroces, Gulfstream et Cessna.

L'avionneur montréalais répondra avec des versions revues et améliorées de ses modèles existants, et non pas avec de nouveaux modèles, qui auraient requis de longues périodes de développement.

«C'est l'avantage d'avoir des avions établis, performants, qui définissent leur segment, a affirmé le président de Bombardier Aéronautique, Guy Hachey, en entrevue avec La Presse Affaires au congrès de la National Business Aviation Association (NBAA), à Orlando. Il y a bien des choses que nous pouvons faire rapidement avec des versions dérivés, en termes de performance et de confort, pour répondre à la demande.»

En dépit de la crise financière, les grands manufacturiers d'avions d'affaires poursuivent le développement de nouveaux appareils. Cette année, Cessna a annoncé le lancement du Citation Columbus, son plus gros appareil jusqu'à maintenant, qui entrera directement en concurrence avec les appareils Challenger de Bombardier.

«Nous continuons à investir dans le développement pendant les périodes de ralentissement afin de pouvoir proposer de nouveaux produits à la reprise du marché», a indiqué le président de Cessna, Jack Pelton, rencontré lui aussi en entrevue dans le cadre du congrès de la NBAA.

Il a fait valoir qu'entre 2001 et 2003, une période noire dans le domaine de l'aviation, Cessna avait investi dans trois nouveaux appareils, le Sovereign, le XLS et le CJ3.

«Entre 2004 et 2007, ces appareils ont représenté 70% de nos revenus», a-t-il fait valoir.

Le Columbus devrait entrer en service en 2014, alors que la reprise devrait battre son plein.

De son côté, Gulfstream a lancé cette semaine le G250, une version améliorée d'un appareil existant, qui affrontera le Challenger 300 de Bombardier.

«L'industrie attendait cet appareil, a commenté Joe Lombardo, président de Gulfstream, en entrevue avec La Presse Affaires. Tellement qu'il aurait été presque dommageable de ne pas le lancer.»

Gulfstream a également lancé récemment le G650, un tout nouvel appareil qui, selon l'entreprise, sera plus rapide et plus confortable que le Global Express, en plus d'avoir une plus longue autonomie de vol.

M. Hachey prend tous ces appareils au sérieux.

«Nous voulons nous assurer de solidifier notre position, a-t-il déclaré. Nous avons une grande part du marché, nous voulons la maintenir et la faire croître.»

La réplique ne semble cependant pas vouloir prendre la forme de nouveaux appareils issus directement de la table à dessin.

«Si on prend le Global Express comme plate-forme, un appareil qui vole depuis presque 10 ans et qui a une performance exceptionnelle, il n'y a pas beaucoup de choses à faire pour égaler ou surpasser le G650», a soutenu M. Hachey.

Le Challenger 300 pourra également servir de base pour répliquer au G250.

Bombardier, qui est présente dans pratiquement tous les segments du marché des biréacteurs d'affaires, peut cependant respirer: les autres grands manufacturiers n'ont pas l'intention de sortir davantage de leur champ traditionnel d'activité.

Cessna, qui se concentre dans les plus petits biréacteurs, n'entend pas lancer de sitôt un appareil plus gros que le Columbus.

«Nous avons encore des investissements à faire dans les segments que nous occupons déjà», a déclaré M. Pelton.

De son côté, Gulfstream, qui vise plutôt les gros appareils, continuera à se tenir loin des plus petites catégories.

«Avez-vous vu à quel point il y a du monde dans ces segments? a lancé M. Lombardo. Et en plus, les plus petits appareils seront plus vulnérables à un ralentissement.»

Guy Hachey a reconnu que le ralentissement se fera davantage ressentir au niveau des plus petits appareils Learjet de Bombardier.

Pour sa part, Embraer a les mains bien pleines avec ses six avions d'affaires, dont cinq sont encore en développement. Il n'est pas question d'en lancer un autre de si tôt.