Les grands cabinets canadiens sont de toutes les fusions et acquisitions au pays. En tête de liste: Stikeman Elliott. Mais la lutte est serrée!

Les grands cabinets canadiens sont de toutes les fusions et acquisitions au pays. En tête de liste: Stikeman Elliott. Mais la lutte est serrée!

Chez Stikeman Elliott, les années se suivent et se ressemblent. Premier cabinet d'avocats au Canada, en 2006, dans la plupart des classements en fusions et acquisitions, le cabinet amorce l'année en force.

Pour les trois premiers mois de 2007, Stikeman trône en tête du palmarès des cabinets canadiens selon la firme de recherche Mergermarket's M&A. Ce classement inclut toutes les transactions canadiennes annoncées de plus de 5 M$.

«Notre avantage sur nos concurrents, c'est que nous avons beaucoup d'individus de calibre, ce qui nous permet de mener plusieurs transactions de front», dit le président du conseil de Stikeman Elliott, Pierre Raymond, pour expliquer le succès du cabinet.

De janvier à mars 2007, les avocats de Stikeman Elliot ont participé à 20 transactions, d'une valeur totalisant près de 25 milliards de dollars US. Parmi les plus connues, Astral Media, représentée par Stikeman lors de sa récente acquisition de Standard Radio au montant de 1,08 milliard de dollars.

Ce sont aussi les avocats de Stikeman qui ont conseillé le fonds privé américain Littlejohn & Co. LLC dans le cadre de son offre d'achat de la québécoise Van Houtte, au montant de 600 M$.

Le deuxième trimestre risque d'être encore plus impressionnant, puisque Stikeman a obtenu le mandat de l'américaine Alcoa dans le cadre de son offre d'achat non sollicitée de 33 milliards de dollars américains visant Alcan.

Et dans le milieu juridique, plusieurs estiment que c'est à Stikeman que BCE a confié le mandat de la représenter auprès d'acquéreurs potentiels.

Remontée d'Ogilvy Renault

Au deuxième rang du palmarès de Mergermarket's M&A, on retrouve Ogilvy Renault. Pour ce cabinet, il s'agit d'un spectaculaire retournement de situation. Quarante-cinquième au Canada, en 2006, le cabinet fait un bond de 43 places au premier trimestre de 2007.

«Notre cabinet a toujours été parmi les chefs de file en fusions en acquisitions. L'année 2006 est simplement une erreur de parcours», dit le coprésident du cabinet, Norman Steinberg, qui estime par ailleurs que le cabinet a été désavantagé l'an dernier dans certains classements qui n'ont pas comptabilisé plusieurs transactions.

Pour les trois premiers mois de l'année, la valeur des transactions canadiennes auxquelles Ogilvy Renault a participé atteint 17,373 milliards de dollars américains. Le cabinet représente entre autres l'américaine Bowater dans son offre d'achat de 4,3 milliards US pour Abitibi-Consolidated.

L'importance des classements

Pour les cabinets, ces classements publiés aux trois mois sont importants. Un peu comme les sondages BBM à la radio, les firmes les utilisent pour se positionner face à des clients potentiels.

C'est un bon outil de marketing, selon Norman Steinberg. «Ils nous permettent d'approcher un client et de lui montrer que le cabinet figure parmi les meilleurs», explique t-il.

D'autant plus que les conseillers juridiques des grandes entreprises les lisent religieusement. «Si un cabinet ne figure pas dans ces classements, il a peu de chances d'obtenir de gros mandats», dit Pierre-André Themens, de Davies Ward Phillips & Vineberg.

«Ça confirme que le cabinet joue dans les ligues majeures», ajoute Robert Yalden, associé à Montréal, chez Osler, Hoskin & Harcourt.

Cela dit, même si les cabinets préfèrent nettement se classer premier, ce n'est pas tant la position au classement qui compte, que d'y figurer tous les ans. De plus, la valeur des transactions a son importance, mais ce qu'il faut surtout regarder c'est le nombre de transactions dans lesquelles un cabinet est impliqué, explique Pierre Raymond, de Stikeman Elliott.

«Car plus on fait de mandats, plus on fait d'argent!»