Bien que plus dynamique au printemps qu'à l'hiver, l'expansion de l'économie québécoise sera modeste cette année et plus faible encore l'an prochain.

Bien que plus dynamique au printemps qu'à l'hiver, l'expansion de l'économie québécoise sera modeste cette année et plus faible encore l'an prochain.

Au deuxième trimestre, le produit intérieur brut (PIB) réel a progressé de 0,5 %, comparativement à 0,2 % de janvier à mars, indiquait hier l'Institut de la statistique du Québec.

Après six mois, l'économie s'est gonflée de 1,7 % en rythme annualisé comparativement à 3 % pour l'ensemble du Canada

" L'économie du Québec continue de traîner la patte, constate Hélène Bégin, économiste au Mouvement Desjardins. À la lumière des résultats publiés hier, la progression du PIB réel avoisinera 1,5 % en 2006, soit une croissance comparable à celle obtenue lors du ralentissement économique de 1995 et de 2001. "

Encore une fois, c'est la détérioration du solde du commerce extérieur qui freine la croissance. Le déficit de nos échanges avec le reste du pays et avec l'étranger a atteint 11,25 milliards de dollars, à la faveur d'une aggravation de plus de 2,3 milliards de notre moins-perçu avec les étrangers, les États-Unis surtout.

Le printemps a marqué le cinquième trimestre d'affilée où le déficit de nos échanges commerciaux avec l'étranger s'est aggravé. C'est en 2003, première année de la rapide remontée du huard, que le Québec a enregistré son dernier surplus commercial avec l'étranger.

Mince consolation, le déficit de nos échanges avec les autres provinces a diminué de près de moitié pour s'élever néanmoins à près de 1,5 milliard.

" L'économie du Québec est appelée à décélérer davantage l'an prochain alors que les difficultés du commerce extérieur risquent de s'amplifier ", poursuit Mme Bégin.

L'institution lévisienne prévoit que l'expansion américaine atteindra tout juste 2,3 % en 2007 comparativement à 3 % sans doute cette année à cause d'un robuste premier trimestre. Desjardins évalue à moins de 25 % les risques d'une récession aux États-Unis alors que la Financière Banque Nationale accorde une probabilité de 40 % à ce sinistre scénario.

La décélération de l'économie américaine devrait contenir l'expansion de la québécoise à seulement 1 % l'an prochain, croit Desjardins, soit près de trois fois moins que l'expansion canadienne, d'un océan à l'autre.

Au deuxième trimestre, la consommation des ménages aura été encore une fois le moteur de la croissance avec un gain de 3,8 % en rythme annualisé. L'investissement des entreprises, une donnée très volatile car un gros chantier fait souvent une grande différence dans les résultats, a ralenti à 0,8 % après un bond de 9,3 % durant l'hiver. Les administrations publiques ont mis l'épaule à la roue tandis que les entreprises ont constitué des stocks considérables. " C'est un élément positif pour le deuxième trimestre, mais il faudra bien les écouler ces stocks ", rappelle Mme Bégin.

Exprimé en dollars constants de 1997, le produit intérieur brut annualisé s'est élevé à 242,87 milliards au printemps, en hausse de 2,1 %, En dollars courants, il a progressé de 3,6 %, à 285,5 milliards.

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