Le conseil d'administration de la Banque mondiale était à nouveau réuni aujourd'hui (mercredi) pour trouver une issue au scandale concernant son président Paul Wolfowitz, accusé de népotisme, et qui pourrait démissionner dès aujourd'hui (mercredi), selon certains médias.

Le conseil d'administration de la Banque mondiale était à nouveau réuni aujourd'hui (mercredi) pour trouver une issue au scandale concernant son président Paul Wolfowitz, accusé de népotisme, et qui pourrait démissionner dès aujourd'hui (mercredi), selon certains médias.

Selon des responsables de la Banque, cités par la chaîne de télévision ABC, les administrateurs de l'institution multilatérale travaillent à la finalisation d'un «scénario de sortie» permettant à M. Wolfowitz de démissionner mercredi «tout en gardant en partie la face».

Les négociations ont atteint «un stade critique», a renchéri la chaîne CNBC.

Aucun commentaire n'a pu être obtenu dans l'immédiat sur ces informations auprès de la Banque mondiale ou de l'avocat de Paul Wolfowitz.

La Maison-Blanche, qui avait jusqu'alors «pleinement» soutenu l'ancien faucon de l'administration Bush, a indiqué, dans la matinée, que toutes les hypothèses étaient en discussion.

«Il faut trouver un moyen d'avancer et de maintenir l'intégrité de l'institution, et quand vous faites cela, vous discutez de tout», a expliqué le porte-parole de la présidence américaine Tony Snow, affirmant toutefois que l'administration Bush soutenait toujours Wolfowitz.

«La Banque est une institution importante. La Banque est plus grande que n'importe quel individu, passé, présent ou à venir», a dit pour sa part un porte-parole du département d'État, Tom Casey.

L'ancien architecte de l'invasion de l'Irak, nommé à la tête de la Banque mondiale sur proposition de l'administration américaine, voit ainsi fléchir son principal soutien dans la bataille qui l'oppose aux nations européennes, décidées à en finir rapidement avec cette affaire qui dure depuis plus d'un mois.

À bout d'arguments, Wolfowitz avait imploré mardi soir la clémence des 24 administrateurs de l'institution multilatérale et promis de changer des méthodes de gestion.

«J'implore chacun de vous d'être équitable en prenant votre décision car celle-ci affectera non seulement ma vie mais elle affectera aussi la manière dont l'institution est considérée aux États-Unis et dans le monde», avait-il déclaré, selon le texte de son audition communiqué par son avocat.

«Il y a un certain nombre de choses significatives que j'ai besoin de modifier pour regagner la confiance du personnel», avait-il ajouté, concédant notamment s'être trop appuyé sur les conseillers qu'il avait amenés avec lui au moment de sa prise de fonctions.

Mais ces déclarations d'intention risquent d'avoir peu de poids face aux conclusions du comité ad hoc désigné par le conseil. Celui-ci a jugé lundi que «la situation actuelle a provoqué une crise, non seulement dans les rangs de la direction, mais dans l'ensemble de l'institution».

Dans un rapport accablant, le comité a conclu que l'intéressé avait enfreint son contrat de travail, le code de conduite de la Banque et trois des règles s'appliquant au personnel en assurant personnellement l'avancement de sa compagne, Shaha Riza, également employée de l'institution.

Selon plusieurs responsables de l'administration américaine, cités mercredi par le Washington Post, Américains et Européens -- qui s'opposent sur ce dossier -- s'acheminent vers une solution négociée au terme de laquelle M. Wolfowitz démissionnerait de lui-même, après avoir été blanchi.

Après en avoir discuté avec les autres capitales, la Maison-Blanche est en effet arrivée à la conclusion que M. Wolfowitz n'était plus en mesure de diriger l'institution, selon ces responsables interrogés sous couvert de l'anonymat.