Le conseil d'administration de BCE a envisagé une scission de la compagnie pour contrecarrer les projets de rachat menés par des caisses de retraite canadiennes et des firmes d'investissement américaines.

Le conseil d'administration de BCE a envisagé une scission de la compagnie pour contrecarrer les projets de rachat menés par des caisses de retraite canadiennes et des firmes d'investissement américaines.

C'est ce que révèle la circulaire de procuration rendue publique mardi en vue de l'assemblée extraordinaire de la société mère de Bell Canada, qui doit avoir lieu le 21 septembre à Montréal.

Outre l'option de fermer le capital, les administrateurs du géant des télécommunications ont songé à scinder l'entreprise en plusieurs entités distinctes, à la recapitaliser en empruntant massivement et à la recapitaliser par le biais d'un important apport financier externe.

Les trois scénarios «présentaient un potentiel d'augmentation de la valeur pour les actionnaires par rapport au cours de l'action non perturbé de 30,13 $» (clôture du 28 mars 2007, alors que commençaient à s'ébruiter les projets de rachat). Par contre, ces solutions de rechange «ne permettaient pas» d'obtenir un prix concurrentiel en regard de celui espéré de la mise aux enchères.

Le document indique par ailleurs que BCE s'est empressée de conclure un accord avec le consortium composé du Régime de retraite des enseignants de l'Ontario (Teachers), Providence et Madison Dearborn Partners «en raison de la détérioration constante des marchés de la dette», crise qui s'est amplifiée ces dernières semaines.

Dans la circulaire, BCE reconnaît qu'elle jugeait moins facilement réalisable une fusion avec Telus - à cause des risques réglementaires en ce qui a trait à la concurrence - qu'un rachat par un consortium privé.

De plus, l'entreprise montréalaise admet qu'elle était réticente à donner accès à ses informations commerciales confidentielles à son concurrent de l'Ouest, ce qui a fini par décourager Telus de présenter une offre.

Le conseil d'administration de BCE a songé à relancer Telus avant de prendre sa décision finale, mais s'est ravisé par crainte que les autres prétendants ne retirent leurs offres.

On apprend par ailleurs dans la circulaire que le consortium dirigé par Teachers n'a présenté son offre finale (42,75 $ par action) qu'en fin de journée le vendredi 29 juin, veille de l'annonce de l'entente.

Le consortium dirigé par le fonds américain Cerberus a par la suite surenchéri, mais les administrateurs de BCE sont restés de glace «en raison des incertitudes» de l'offre.