Ronald Weinberg n'a pas joué à «cache-cache» pour se soustraire à ses obligations judiciaires dans le dossier de Cinar. Il était plutôt parti en voyage avec sa famille au Vietnam.

Ronald Weinberg n'a pas joué à «cache-cache» pour se soustraire à ses obligations judiciaires dans le dossier de Cinar. Il était plutôt parti en voyage avec sa famille au Vietnam.

C'est ce qu'affirme le président déchu de Cinar pour justifier son absence en cour et son omission de déposer la liste de ses biens dans le monde. Sa défense a été produite, vendredi, dans une série de requêtes visant à contester la décision du juge André Denis, de la Cour supérieure.

Le 30 novembre, rappelons-le, le juge Denis avait rejeté en bloc toutes les requêtes de Ronald Weinberg intentées ces dernières années pour se défendre dans le dossier de Cinar. Le juge avait critiqué sévèrement M. Weinberg, introuvable pendant un certain temps.

«La partie de cache-cache a assez duré», a alors écrit le juge, qui ajoutait que «Weinberg ne cherche qu'à gagner du temps ».

Pour sa défense, Weinberg affirme aujourd'hui qu'il avait quitté le pays pour le Vietnam durant trois semaines, soit du 12 octobre au 4 novembre.

«Ce n'était vraiment pas un voyage pour se sauver, mais un voyage familial, avec son père de 80 ans et sa mère de 85 ans, qui résident à New York», nous dit au téléphone Jean Lozeau, son nouvel avocat.

En preuve, il présentera la réservation des billets d'avion qu'a faite son père, en août. Weinberg avait d'ailleurs avisé le juge et les parties par courriel, le 12 octobre, qu'il ne serait pas disponible avant le début novembre.

Le lendemain de son départ au Vietnam, soit le 13 octobre, le juge a ordonné à Weinberg de dévoiler la liste de tous ses biens mondiaux. Mais Weinberg dit n'avoir pris connaissance de cette ordonnance qu'à son retour de voyage, d'où son incapacité à s'y conformer dans les délais.

Par ailleurs, l'homme d'affaires affirme qu'il n'a pas congédié son précédent avocat, Pierre Fournier, contrairement aux affirmations du juge Denis. Le départ de M. Fournier, le 6 octobre, n'était donc pas «une tactique pour retarder le dossier», écrit-il dans ses requêtes.

Ronald Weinberg dit avoir tenté dès son retour de voyage de trouver un nouvel avocat. Le vendredi 24 novembre, c'est finalement Me Gordon Kugler, du cabinet Kugler Kandestin, qui a accepté de le représenter pour le lundi suivant, 27 novembre. Ce lundi-là, M. Weinberg était cité pour outrage au tribunal pour avoir fait défaut de produire la liste de ses biens mondiaux.

En Cour, un représentant de Kugler Kandestin a alors demandé un délai d'un mois afin de prendre connaissance du dossier complexe de Cinar. Le juge a refusé et trois jours plus tard, il rejetait en bloc toutes les requêtes de Ronald Weinberg pour se défendre dans le dossier de Cinar.

Vendredi, Ronald Weinberg a demandé au juge Denis de se rétracter de cette décision. La requête devrait être plaidée lundi. M. Weinberg a aussi finalement déposé la fameuse liste de ses biens mondiaux. Il demande toutefois au juge Denis de ne pas rendre cette liste publique. Le juge Denis devrait entendre sa demande de mises sous scellé lundi.