Claude Lamoureux ne se laisse pas démonter par la crise du crédit.

Claude Lamoureux ne se laisse pas démonter par la crise du crédit.

Les investisseurs ont beau douter qu'il réussira à mettre la main sur BCE selon les conditions annoncées au début de l'été, le grand patron de Teachers n'est pas nerveux outre mesure.

«Les banques, elles sont engagées, il n'y a aucun problème de ce côté-là», confie à La Presse Affaires le grand patron de Teachers, alors que le marché accorde encore un escompte de près de 10% au titre de BCE par rapport au prix d'achat annoncé.

Lundi, le titre de BCE a bien remonté un peu pour finir la journée à 39,02$ (+17 cents ou 0,44%), mais il se trouve encore à 3,73$ du prix de 42,75$ promis par Teachers et ses partenaires.

L'action de BCE a été la plus échangée à la Bourse de Toronto. Pas moins de 12,5 millions d'actions ont changé de mains.

Vendredi, 11,2 millions de titres ont aussi été échangés.

Claude Lamoureux profite-Claude Lamoureux profite-t-il de son retour de vacances pour acheter des titres à rabais? «On ne parle jamais de ce qu'on fait», dit-il.

La semaine dernière, deux événements sont venus alimenter l'hypothèse selon laquelle l'entente entre Teachers et BCE devrait être renégociée en raison de la crise du crédit actuelle.

D'abord un analyste américain a recommandé à ses clients de vendre le titre sans attendre la conclusion de la vente.

Et puis, le quincaillier Home Depot a annoncé qu'il avait de la difficulté à se défaire d'une de ses divisions, au prix annoncé de 10,3 milliards US. Home Depot va devoir se contenter de moins en raison, a-t-il expliqué, de la crise du crédit qui frappe les acquéreurs de sa division HD Supply.

«C'est évident qu'il y a eu d'autres transactions où les emprunts n'étaient pas aussi solides», dit celui qui dirige la plus importante acquisition de l'histoire canadienne. «(Mais) je ne pense pas que c'est un problème pour nous.»

Parmi les banques qui ont annoncé avoir avancé des fonds au consortium mené par la caisse de retraite des enseignants ontariens, il y a la Toronto Dominion. Elle en a pour 3,8 milliards. Est-elle en train de demander des concessions à Teachers compte tenu des nouvelles conditions du marché?

Lundi, son vice-président aux communications corporatives, Neil Parmenter, se réfugiait derrière le secret des relations avec les clients. «On a fait notre déclaration publique (sur les 3,8 milliards) et on n'a rien d'autre à ajouter.»

Idem à la Banque de Montréal où une porte-parole s'est contentée de dire: «On ne peut pas en parler.» Mutisme semblable à la Banque Nationale.

En fait, la crise actuelle du crédit n'empêche pas le grand patron de Teachers de dormir. «Je ne vois pas pourquoi on serait plus nerveux. On a fait la transaction, c'est-à-dire qu'on espère que les actionnaires vont voter pour la transaction et que les autorités gouvernementales vont l'approuver.»

Et il espère que cela se fera plus tôt que tard. Même si BCE parle toujours de la fin de l'hiver prochain pour une conclusion de la vente, Claude Lamoureux aimerait qu'elle se fasse d'ici la fin de l'année.

«On espérerait même que ce soit plus de bonne heure (que février 2008) On espérerait le plus vite possible.»

Si c'était le cas, BCE n'aurait pas à verser de dividende aux actionnaires pour les deux premiers mois de l'année prochaine. Chez BCE, un dividende de 36,5 cents par action pour trois mois équivaut à quelque 300 millions de dollars.

En attendant, ceux qui détenaient des actions de BCE vendredi dernier doivent se prononcer sur l'offre de 51,7 milliards le 21 septembre à Montréal.