Le gouvernement fédéral a nié lundi avoir l'intention de vendre la Société centrale d'hypothèque et de logement (SCHL) à des intérêts privés.

Le gouvernement fédéral a nié lundi avoir l'intention de vendre la Société centrale d'hypothèque et de logement (SCHL) à des intérêts privés.

Même si la vente de la société d'État ne semble pas imminente, des bruits courent depuis quelques jours sur des études menées en catimini par Ottawa pour connaître la faisabilité de la vente de la SCHL, une opération qui permettrait à l'État d'engranger des milliards, mais qui provoque déjà un tollé du côté des groupes de défense du logement social.

Déjà, hier, le Front d'action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) s'est déclaré "alarmé des rumeurs" de privatisation prochaine de la société malgré le fait que le ministre des Finances, Jim Flaherty, ait nié formellement un tel projet. "Il n'y a pas de fumée sans feu", a affirmé le FRAPRU dans un communiqué.

Aux Communes, la ministre des Ressources humaines et du Développement social, Diane Finley, a nié à maintes reprises que son gouvernement avait l'intention de privatiser la SCHL. "Il ne nous est jamais venu à l'idée de privatiser la SCHL, a répété Mme Finley. Les reportages qui disent le contraire sont faux et sans fondement."

Selon l'opposition, le gouvernement ne dit pas tout sur ses intentions. Le chef du bloc québécois, Gilles Duceppe, croit que le gouvernement ne privatisera pas la SCHL "dans son ensemble". "Le danger, dit-il, serait d'en privatiser l'aspect assurance prêt hypothécaire seulement, ce qui priverait la société de tous ses profits."

La SCHL a pour mandat de rendre plus abordable et plus accessible aux Canadiens l'achat d'une propriété. La société de la Couronne fait environ 1 milliard de dollars de profits par année et ses réserves accumulées à ce chapitre sont d'environ 5 milliards de dollars. Ces excédents, selon la société même, devraient atteindre 9,5 milliards d'ici quatre ans.

Il va sans dire que les riches compagnies d'assurances privées qui ont principalement leurs sièges aux États-Unis salivent à l'idée de mettre la main sur le marché canadien de l'assurance prêt hypothécaire.

À l'opposé, les partisans du logement social estiment, comme le FRAPRU, "que les problèmes de logement sont trop dramatiques pour permettre que l'ordre de gouvernement ayant les moyens financiers les plus importants se lave les mains de ses responsabilités en ce domaine". Selon la SCHL, 1484000 ménages canadiens ont des besoins pressants de logement dont 351800 ménages québécois.

Si l'opposition aux Communes persiste à interroger le gouvernement conservateur sur la possible privatisation de la SCHL, malgré les démentis de celui-ci, c'est qu'Ottawa a déjà mentionné qu'il avait l'intention de quitter le domaine de l'habitation qu'il juge de compétence provinciale.

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