Le numéro un mondial de l'acier, Mittal Steel, devra débourser quelques milliards d'euros supplémentaires pour prendre le contrôle d'Arcelor s'il est contraint d'acheter les titres détenus par les actionnaires minoritaires d'Arcelor Brasil, sa filiale brésilienne.

Le numéro un mondial de l'acier, Mittal Steel, devra débourser quelques milliards d'euros supplémentaires pour prendre le contrôle d'Arcelor s'il est contraint d'acheter les titres détenus par les actionnaires minoritaires d'Arcelor Brasil, sa filiale brésilienne.

Le régulateur boursier brésilien (Commission des valeurs mobilières, CVM) a décidé mardi que Mittal était tenu de lancer une offre publique d'achat (OPA) sur les actions des minoritaires de la filiale brésilienne d'Arcelor.

Le titre Arcelor Brasil a bondi après cette annonce à la bourse de Sao Paulo: mardi vers 15H00 locales, il était en hausse de 7,06% à 36,68 reals, après avoir augmenté de plus de 10% en cours de séance.

La CVM a confirmé mardi une précédente décision qu'elle avait prise en ce sens, rejetant du même coup un recours du groupe de l'homme d'affaires indien Lakshmi Mittal.

Le régulateur a souligné dans son communiqué avoir "refusé, au cours d'une réunion extraordinaire lundi, de donner suite au recours déposé par Mittal Steel Company, (...) si bien que Mittal a le devoir de réaliser une OPA en tenant compte des statuts d'Arcelor Brésil".

Dans une réaction recueillie par l'AFP, Mittal a assuré que "cette décision n'affectait en aucun cas la fusion" et l'intégration d'Arcelor et Mittal.

"Nous prenons note de l'annonce de la CVM" et "allons l'étudier" avant d'"évaluer les options" possibles, a ajouté le groupe, sans autre précision.

Des actionnaires minoritaires d'Arcelor Brasil avaient déposé une demande auprès de l'autorité de régulation brésilienne afin de bénéficier des mêmes conditions de rachat de leurs titres que lors de la récente OPA de Mittal sur Arcelor (40 euros par action).

Mais le numéro un mondial de l'acier a fait valoir qu'il n'y avait pas de prise de contrôle, mais une fusion entre pairs.

Début août, la CVM avait estimé que, Mittal Steel ayant "pris indirectement le contrôle d'Arcelor Brasil", il avait "le devoir légal de respecter l'obligation statutairement prévue de lancer une OPA pour les actionnaires minoritaires d'Arcelor Brasil".

La CVM avait toutefois jugé que cette obligation ne s'étendait pas à la filiale aciers inoxydables Acesita d'Arcelor au Brésil, dont le groupe Arcelor détient 55% du capital social et 90% des droits de vote.

Arcelor Brasil, qui représente 30% de la production mondiale d'acier d'Arcelor, a été introduite en bourse en décembre 2005 et son capital flottant est de l'ordre de 34%.

A l'issue de l'offre de rachat de Mittal Steel sur Arcelor, les actionnaires d'Arcelor doivent détenir 50,6% du capital du nouveau groupe et ceux de Mittal 49,4%. Le mariage, après des mois de bataille entre les deux rivaux de l'acier, a donné naissance au numéro un mondial de la sidérurgie.

ih/phc