Voici la transcription d'un entretien qu'a eu La Presse Affaires avec Joseph Conway, président et chef de la direction de Iamgold, à Toronto, en marge d'une conférence sur les mines organisée par Merrill Lynch.

Voici la transcription d'un entretien qu'a eu La Presse Affaires avec Joseph Conway, président et chef de la direction de Iamgold, à Toronto, en marge d'une conférence sur les mines organisée par Merrill Lynch.

Pourquoi cette acquisition de Cambior?

Cambior était une compagnie un peu serrée financièrement, malgré sa très bonne feuille de route comme exploitante de mine d'or. Par conséquent, Cambior était sous-évaluée en Bourse à notre point de vue, en raison justement de ses contraintes financières. Pour la suite, nous voulons que Cambior devienne notre division d'exploitation. Iamgold était déjà forte du côté de l'exploration. En combinant nos talents avec ceux de Cambior, avec une meilleure base de capitalisation, nous aurons une entreprise plus forte.

Quelle est la genèse de cette transaction?

Eh bien... Louis (NDLR Gignac, président de Cambior) et moi nous connaissions depuis un bon bout de temps. Nous avions déjà discuté d'un rapprochement d'entreprises, mais de façon informelle. C'est à partir d'avril dernier que ces discussions se sont précisées, alors que Cambior avait entrepris son démarchage auprès de divers interlocuteurs dans l'industrie. En fin de compte, le conseil d'administration de Cambior a déterminé que notre offre était la meilleure pour l'entreprise et ses actionnaires.

Mais avec le prix de l'or en baisse, et son bilan un peu serré, Cambior était-elle devenue une cible plus facile?

Une cible n'est pas une description appropriée pour Cambior. Mais en comparaison, l'une des forces d'Iamgold est effectivement son meilleur bilan, dépourvu de dette et avec plus de 200 millions US en liquidités. Quant à la baisse récente du prix de l'or, non, ça ne nous a pas vraiment fourni un prétexte pour conclure une entente avec Cambior selon des termes plus avantageux. Notre plan d'affaires a une ligne d'horizon plus éloignée que ça.

Avec toutes ces fusions et acquisitions dans l'industrie aurifère, faut-il être plus gros pour être meilleur?

Comme entreprise de ressources, il faut remplacer ou accroître les réserves (de minerai) pour grandir de façon intéressante pour les actionnaires. C'est aussi important de disposer d'une bonne masse critique en termes de capacité à générer des fonds, pour financer cette croissance des ressources et des réserves. Et c'est aussi particulièrement important lors de cycle baissier dans le prix de l'or. Cambior et nous, chez Iamgold, nous souvenons bien de la situation difficile à cet égard d'il y a cinq ans ou six ans.

Qu'adviendra-t-il des projets d'investissement de Cambior, en particulier ses activités au Québec?

Je ne prévois aucun changement significatif parce que Cambior dispose de la meilleure capacité d'exploitation parmi les deux entreprises. Nous allons garder ouverts ses bureaux de Longueuil, de même qu'à Val-d'Or. Les employés de Cambior resteront en poste. Nous avons besoin d'eux!

© 2006 La Presse. Tous droits réservés.