Le recteur de l'Université Concordia, Claude Lajeunesse, est venu donner un coup de pouce à l'industrie aéronautique québécoise en se lançant à la défense d'un programme fédéral d'appui à la recherche et au développement. Le programme en question, Partenariat technologique Canada, particulièrement cher au coeur de l'industrie aéronautique, est dans la ligne de mire du ministre de l'Industrie, Maxime Bernier.

Le recteur de l'Université Concordia, Claude Lajeunesse, est venu donner un coup de pouce à l'industrie aéronautique québécoise en se lançant à la défense d'un programme fédéral d'appui à la recherche et au développement. Le programme en question, Partenariat technologique Canada, particulièrement cher au coeur de l'industrie aéronautique, est dans la ligne de mire du ministre de l'Industrie, Maxime Bernier.

Celui-ci pourrait profiter d'un discours qu'il prononcera dans une semaine devant la chambre de commerce du Montréal métropolitain pour faire connaître ses intentions. Le fait qu'on ait suggéré aux dirigeants de l'industrie d'assister à ce déjeuner-conférence a d'ailleurs alimenté bien des rumeurs à ce sujet.

La directrice des communications du ministre, Isabelle Fontaine, s'est refusée à tout commentaire sur le contenu du discours. Elle a soutenu que la révision de Partenariat technologique Canada (PTC) se poursuivait toujours.

" Tout est examiné : le programme lui-même, la façon dont il est appliqué... Tout est sur la table, a-t-elle déclaré. Mon patron consulte toujours ses collègues du cabinet sur la question. "

Du côté de Concordia, on n'a pas pris de risques et on a voulu souligner l'importance du programme pour l'industrie, mais aussi pour l'université. "L'Institut de conception et d'innovation aérospatiales de Concordia (ICIAC) a eu des succès formidables avec ce programme ", a soutenu le recteur Lajeunesse en entrevue vendredi dernier. L'institut ne reçoit aucune aide directe du PTC. Par contre, les entreprises qui reçoivent des contributions par l'entremise de ce programme sont davantage intéressées à conclure des ententes de recherche et développement avec les universités.

L'ICIAIC a été créé en 2000 pour permettre aux meilleurs étudiants en génie de Concordia de participer à des programmes de recherche dans l'industrie.

"Ça leur donne l'occasion de travailler à des projets réels, a affirmé M. Lajeunesse. C'est beau, la théorie, mais les étudiants veulent voir à quoi ça sert. "

En 2006, 127 étudiants ont participé au programme. Des instituts semblables ont vu le jour dans d'autres universités, comme l'École polytechnique, l'ETS et l'Université Ryerson, en Ontario.

M. Lajeunesse a soutenu que la recherche effectuée grâce au PTC ne bénéficie pas uniquement aux entreprises et aux universités, mais à l'ensemble de l'économie. Il a donné l'exemple des recherches sur les nouveaux matériaux, qui pourront éventuellement se retrouver dans d'autres secteurs, comme l'automobile, les infrastructures routières et même l'habillement. Il a également insisté sur l'importance du secteur aéronautique au Québec.

Mieux que les ressources

"On ne peut pas penser que ce sont les ressources naturelles qui vont nous sauver, a-t-il soutenu. Ce sont des secteurs comme celui-ci." Il affirme que tous les gouvernements appuient leur industrie aéronautique, un argument que Bombardier met également de l'avant.

" Bombardier ne bénéficie pas de subventions du côté de l'industrie militaire comme les grands fabricants américains, ou de subventions incroyables comme Embraer, dans un pays où la main d'oeuvre est très peu coûteuse ", a lancé le porte-parole de la division aéronautique, Marc Duchesne.

"Les gouvernements ont toujours eu à coeur le maintien de l'industrie aéronautique au Canada, quelle que soit leur couleur, a-t-il déclaré. Nous sommes convaincus que les gouvernements pourront présenter un programme qui sera favorable aux entreprises, donc aux citoyens qui travaillent dans ces entreprises-là. "

Le recteur Lajeunesse s'est également montré optimiste, expliquant que le ministre Bernier semblait bien cerner les besoins. "À un moment donné, il faut prendre une décision, parce que l'incertitude crée de l'anxiété, a-t-il déclaré. Mais j'aime mieux une décision solide, basée sur les besoins, qu'une décision plus rapide qui ne tient pas compte des enjeux réels. "

La directrice des communications du ministre, Mme Fontaine, a indiqué que M. Bernier avait déjà apporté quelques modifications au programme PTC actuel enfin d'en améliorer la transparence.

On peut maintenant savoir, en quelques clics de souris, quelles sommes ont été versées à une entreprise et quelles sommes ont été remboursées.

En effet, les sommes versées par le PTC doivent être remboursées lorsqu'il y a commercialisation d'un produit mis au point grâce à l'aide reçue.

© 2006 La Presse. Tous droits réservés.