Chaque dimanche, nous braquons les projecteurs sur des éléments de l’actualité financière et boursière qui peuvent être utiles à l’investisseur, mais qui pourraient être passés sous le radar.

Après sept mois de chute boursière amorcée dès le début de l’année, il est clair que le secteur énergétique a tempéré la baisse du marché boursier canadien. Jusqu’à maintenant, l’indice S&P/TSX a reculé de 7,2 %, alors que le S&P500 a perdu 13,3 % et le NASDAQ, 20,8 %.

Dans ce recul généralisé des marchés, seul le secteur de l’énergie du S&P/TSX présente un gain appréciable, soit de 29,7 %. Les secteurs de la consommation de base et des services publics ont aussi offert des gains, mais plus modestes, de 5,0 % et de 3,2 % respectivement. Les huit autres sous-indices ont baissé, dont deux, les soins de santé et les technologies de l’information, de plus de 50 %. Shopify, Nuvei et Converge Technology Solutions ont été les principales victimes de ce désintéressement des investisseurs envers le secteur techno.

Le cours de l’action de Saputo semble en voie de réaliser un renversement de tendance spectaculaire. Entre juin 2021 et juin 2022, le titre s’était déprécié de 40 %, alors que les distorsions des chaînes d’approvisionnement et l’inflation des intrants tel le lait affectaient sensiblement les marges bénéficiaires. Mais les investisseurs semblent avoir senti récemment que la situation changeait et qu’un retour à un environnement plus favorable s’amorçait. Les résultats trimestriels divulgués jeudi, et surtout les propos de la direction, sont venus confirmer que les investisseurs voyaient justes. Voici ce que dit la direction : « Malgré l’inflation et les perturbations liées à la chaîne d’approvisionnement qui persisteront probablement, nous prévoyons une remontée substantielle du bénéfice au cours de l’exercice 2023 grâce à la pleine incidence des hausses de prix annoncées récemment, à l’amélioration de la productivité et de l’absorption des frais fixes, au retour à des taux historiques d’exécution des commandes et aux avantages découlant de notre plan stratégique mondial. » Durant la séance de négociations de jeudi, le cours de l’action a bondi de 9 %.

C’était une semaine chargée en divulgation de résultats trimestriels pour plusieurs sociétés du Québec inc., et ceux de Bombardier ont semblé plaire aux investisseurs, car le cours de l’action a bondi de plus de 10 % jeudi. Des flux de trésorerie libre qui ont surpassé les attentes et un carnet de commandes bien garni sont les faits saillants. L’enthousiasme ne manque pas chez les analystes. Cameron Doerksen, de la Financière Banque Nationale, hausse son cours cible de 46 $ à 53 $, ce qui signifie qu’il estime que le titre qui avait atteint un creux de 52 semaines il y a à peine trois semaines pourrait au moins doubler d’ici un an. Benoit Poirier, de Desjardins, va encore beaucoup plus loin et fixe le sien à 82 $. Le constructeur d’avions d’affaires serait en partie à l’abri d’une récession, car plusieurs de ses commandes comportent des pénalités importantes en cas d’annulation, note Cameron Doerksen.

Bien que durant la semaine précédant la divulgation des résultats trimestriels, une reprise à la hausse du cours de l’action de Lightspeed permettait de croire que les nouvelles seraient bonnes, il semble que tel n’a pas été le cas, le titre du producteur de logiciels de commerce en ligne a reculé d’environ 13 % depuis l’annonce jeudi. Richard Tse, analyste à la Financière Banque Nationale, rappelle que Lightspeed demeure un titre de croissance au stade précoce de son développement et que la société gagne des parts de marché. La direction indique que les ventes ont augmenté de 50 % durant la période de trois mois terminée le 30 juin.

Chez Québecor, qui elle aussi cherche à retrouver une tendance haussière, les bénéfices ont augmenté au dernier trimestre, mais les ventes ont baissé. L’entreprise est dans l’attente d’une décision concernant l’acceptation de son offre visant l’acquisition de l’entreprise Freedom Mobile, qui lui permettrait de poursuivre sa croissance à l’échelle canadienne, aux dires de son président Pierre Karl Péladeau.

Les récents résultats de la Compagnie électrique Lion montre que celle-ci demeure aux prises avec des distorsions concernant la chaîne d’approvisionnement. Les livraisons pour le 2e trimestre ont totalisé 105 véhicules, soit 90 autobus scolaires et 15 camions. Dans une analyse, Desjardins avait prévu des livraisons de 126 véhicules, soit 20 % de plus. La société rapporte des pertes avant intérêts, impôts et amortissement ajustés de 14,4 millions, alors que les attentes se situaient autour de 10 à 11 millions.