Chaque semaine, La Presse présente conseils, anecdotes et réflexions pour leaders, entrepreneurs et gestionnaires.

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Cette semaine, Jenny Ouellette, présidente et cofondatrice de BonBoss.ca

En cette crise de pénurie de main-d’œuvre, que proposez-vous aux dirigeants pour retenir leurs employés ? Revoir leur structure hiérarchique ? Le code vestimentaire dans l’entreprise ? Favoriser le télétravail ? Leur permettre de travailler de partout ?

Nicolas T.

Plusieurs pratiques et politiques peuvent être mises en place pour fidéliser et retenir les employés. Équilibre travail-vie personnelle, travail hybride, semaine de quatre jours, activités d’équipe, télémédecine, aide à la santé mentale, outils de travail adaptés ; tous ces avantages ont un impact positif lorsqu’ils répondent aux besoins des employés. Toutefois, aucun d’entre eux ne remplace une culture saine où ils se sentent respectés, écoutés, valorisés et compétents. En pratique, cela consiste à leur donner de l’autonomie, à leur confier des projets stimulants à la hauteur de leurs compétences, à créer des programmes de développement et à miser sur la communauté. Ceux-ci contribuent à l’épanouissement parce qu’ils comblent nos besoins psychologiques fondamentaux. Alors, mon conseil est le suivant : miser sur l’humain grâce à une qualité de gestion, puis instaurer des conditions de travail qui améliorent la qualité de vie globale des employés.

À mon travail, on va nous demander de faire du télétravail, sans nécessairement nous équiper en conséquence. Nous demander du temps au bureau, mais sans avoir un bureau à soi, comme avant. Tout cela m’inquiète. J’ai l’impression d’être toujours dans mes valises, car tout ce que j’utilise ne peut se numériser, et de toute façon, je fonctionne vraiment mieux sur papier qu’à l’écran. De plus, la présence de mes collègues de travail me manque. C’est une source de plaisir et de motivation que d’être avec eux en vrai. Qu’est-ce que vous proposez comme façon de fonctionner qui serait plus agréable et qui correspondrait mieux à mes besoins ?

Chantal A.

Lorsque tout est instable autour de soi, le premier pas consiste à mettre en place une routine visant à retrouver une stabilité. Est-ce d’opter pour deux jours de travail au bureau, puis trois jours à la maison ? Vous le découvrirez en vous écoutant et en déterminant ce qui vous procure un bien-être. Cela dit, à l’heure actuelle, nous apprenons tous à conjuguer avec une nouvelle réalité sans avoir nécessairement l’expérience ni les outils nécessaires. Or, la communication est extrêmement importante. Exprimez votre réalité et les défis que vous rencontrez à votre gestionnaire afin de trouver les meilleures solutions ensemble. Sans être informé(e), il ou elle ne peut vous aider.

Je proposerais la même chose aux gestionnaires qui vivent cette situation. Veillez à outiller et à soutenir votre équipe dans ce changement. Aidez-la à se trouver une nouvelle stabilité et à atteindre un bien-être. Soyez à l’écoute, puis implantez les mesures nécessaires : un classeur pour y mettre des documents, un système de prise de réservation des bureaux, des espaces de collaboration distancés, les activités d’équipe à distance, un programme de bien-être et, surtout, une communication régulière sont à considérer. Votre rôle est de voir au bien-être de votre équipe et du vôtre également. Communication, stabilité, routine, collaboration ; voilà vos clés.

La pandémie a bousculé plusieurs certitudes dans nos vies, dont celle du télétravail associé à la non-productivité. Ce qui s’est révélé faux. Serait-ce possible maintenant de réfléchir sérieusement à la semaine de quatre jours, ou si c’est utopique du point de vue d’un gestionnaire ?

Mélanie D.

Bien des gestionnaires ainsi que des dirigeants d’entreprise y songent sérieusement. Je crois que nous nous dirigeons tranquillement, mais sûrement vers une semaine de quatre jours, évidemment si le contexte du secteur d’activité le permet. Avant d’entamer un tel changement, il faut rassembler les conditions gagnantes et prévenir des enjeux sérieux. Par exemple, maintenir le salaire, offrir la même qualité aux clients, conserver la productivité, éviter la surcharge, et ce, en temps de pénurie de travailleurs. Selon moi, la technologie contribuera grandement à ce virage, puisqu’elle permettra d’être efficace et d’adopter la semaine de quatre jours lorsque c’est possible. Les employeurs peuvent se tourner vers des solutions concrètes et impliquer les employés et même les syndicats, pour en faire un projet commun bénéfique pour tous. »

La semaine prochaine, posez vos questions à Maxime Boissonneault, directeur général, Ville de Dunham.

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La solution

Pas de livraisons

PHOTO LUKE SHARRETT, BLOOMBERG

Domino’s Pizza offre à tous ses clients aux États-Unis qui commandent en ligne un rabais de 3 $ s’ils viennent chercher leur repas au resto au lieu de se le faire livrer.

À moins de deux semaines du Super Bowl, alors que la pizza et les ailes de poulet s’envoleront comme des petits pains ce soir-là, Domino’s Pizza aux États-Unis a trouvé le moyen de pallier sa pénurie de livreurs et l’augmentation des salaires. Elle offre à tous ses clients qui commandent en ligne un rabais de 3 $ s’ils viennent chercher leur repas au resto au lieu de se le faire livrer. Le rabais s’applique sur une autre commande la semaine suivante. La promotion se poursuit jusqu’en mai 2022. Domino’s compte 18 300 restos dans le monde. Le Super Bowl est sa journée la plus occupée, avec des ventes de 2 millions de pizzas aux États-Unis.

Source : Entrepreneur

La citation

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

Émilie Castonguay

Si tu laisses le genre te déranger, c’est à ce moment que ça va te restreindre. Les portes s’ouvrent, et si tu es capable de faire le travail, tu vas l’obtenir.

Émilie Castonguay, première femme directrice générale adjointe des Canucks de Vancouver

Le chiffre

79 %

C’est la proportion de travailleurs canadiens ayant l’âge de la retraite qui seraient prêts à rester au travail si leur employeur leur permettait d’avoir un horaire flexible – et 57 %, avec moins d’heures et moins d’avantages sociaux, selon une étude de Harris Poll. Mais seulement le cinquième des organisations permettent de telles choses, selon les répondants. À cause de la pénurie de main-d’œuvre, il est suggéré que les entreprises mettent en place des mécanismes de rétention chez les 65 ans et plus, une tranche de la population qui a le savoir et la sagesse. Selon une autre étude (de la RBC), 700 000 travailleurs dans des métiers spécialisés, comme la mécanique automobile et la soudure, prendront leur retraite d’ici à 2028.

Source : The Financial Post

La liste

Dirigées par des femmes

PHOTO ARCHIVES LA PRESSE

Brigitte Jalbert, PDG des emballages Carrousel

Pour la troisième année, le magazine Premières en affaires dresse son Palmarès des entreprises au féminin (présenté par la Caisse de dépôt et placement du Québec), soit des entreprises dirigées par des femmes qui ont un chiffre d’affaires de plus de 5 millions de dollars. Quinze parmi celles-ci fracassent les 50 millions : Aliments Asta (Stéphanie Poitras), Berger (Valérie et Mélissa Berger), Biron Groupe Santé (Caroline Biron), Coffrages Synergy (Isabelle Côté), Cook It (Judith Fetzer), Germain Hôtels (Christiane Germain), Groupe SM Tardif (Geneviève Tardif), Les Emballages Carrousel (Brigitte Jalbert), lg2 (Julie Dubé, Pénélope Fournier, Mireille Côté), Logistec (Madeleine Paquin), ORAM (Marie-Claude Allaire), PH technologies (Caroline Dallaire), Roy. (Julie Roy) et Trudeau (Anne-Marie Trudeau). « Il existe encore peu de statistiques genrées sur l’entrepreneuriat au féminin, note Déborah Levy, rédactrice en chef de Premières en affaires, dans un communiqué. Ce palmarès permet de mesurer la contribution de plus en plus grande des femmes à l’économie du Québec. C’est aussi un tableau d’honneur qui motive les femmes à poursuivre leurs objectifs de croissance et à se dépasser. »

Diversité

Nouveau comité

Le Bureau canadien du marketing et de l’évaluation d’affichage a mis sur pied un comité Diversité, équité et inclusion (DEI). Celui-ci regroupe 11 personnes de l’industrie (Astral, OMD, Pattison…) qui se réuniront à compter de février pour ouvrir les horizons de l’industrie et pour que celle-ci ouvre ses bras à tous. Ils chercheront notamment à cibler des communautés mal desservies et ainsi favoriser l’accès à des carrières à certains groupes. « La diversité favorise une multiplicité d’opinions nourries d’une variété d’expériences, d’horizons et de points de vue, permettant ainsi aux organismes et entreprises d’offrir un meilleur service à leurs membres et clients », dit Mary Ventresca, vice-présidente, marketing et développement des affaires, chez Pattison Outdoor et coprésidente du comité DEI du Bureau, dans un communiqué. « De plus, la diversité permet d’accueillir un éventail plus large de talents, ce qui contribue à l’efficacité du travail, à l’esprit d’équipe, à la rétention des employés et, en fin de compte, à la santé financière des entreprises. »