La minière canadienne Gabriel Resources (T.GBU) qui souhaite ouvrir une mine d'or controversée en Roumanie a annoncé mercredi avoir demandé un arbitrage international pour obtenir des dédommagements, accusant Bucarest de «violer des traités internationaux» en bloquant ce projet.

«Gabriel Resources a déposé une demande d'arbitrage devant le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI, ou ICSID en anglais, NDLR) contre la Roumanie (...) lié au développement de la mine d'or et d'argent de Rosia Montana», village pittoresque du nord-ouest du pays, indique un communiqué.

«Par ses actions et inactions, la Roumanie a bloqué et empêché la mise en place de ce projet sans respecter les procédures et sans compensations, privant Gabriel de l'ensemble de ses investissements», a-t-on ajouté de même source.

La société, qui attend depuis plus de 15 ans un permis crucial du ministère de l'Environnement pour lancer les travaux, rappelle avoir demandé à plusieurs occasions ces derniers mois la reprise des pourparlers avec les autorités roumaines, sans résultat.

«Gabriel veut obtenir compensation pour ce qui lui est dû» suite aux «violations des traités internationaux par la Roumanie», ajoute la compagnie, sans évoquer de chiffre.

Cette société prévoit d'exploiter 300 tonnes d'or et 1600 tonnes d'argent sur 16 ans, en utilisant 12 000 tonnes de cyanure par an, dans une mine à ciel ouvert.

Elle promet des centaines d'emplois et des bénéfices économiques importants pour la Roumanie.

Mais les experts soulignent les risques de pollution liés à ce projet, qui va également entraîner la destruction de quatre montagnes et de galeries minières romaines uniques en Europe.

Un projet de loi controversé du gouvernement roumain qui devait ouvrir la voie à la mine a été rejeté fin 2013, après une vague d'opposition sans précédent dans ce pays, et toute démarche liée à ce projet a depuis été gelée.

En septembre 2013, Gabriel avait évoqué la possibilité de demander des dommages-intérêts d'un montant de 4 milliards de dollars en cas de rejet de ce texte.