Le cofondateur de l'émetteur de monnaie numérique Liberty Reserve, accusé par la justice américaine d'avoir blanchi quelque 6 milliards de dollars, a plaidé jeudi coupable de blanchiment à New York, a-t-on appris de source judiciaire.

Vladimir Kats, 41 ans, avait été arrêté en mai à Brooklyn à New York, et avait dans un premier temps plaidé non coupable.

«En tant que cofondateur et opérateur de (la plateforme de paiement électronique) Liberty Reserve, Vladimir Kats servait de banquier international aux criminels, leur donnant un forum anonyme on line pour cacher les revenus de leurs activités illégales et dangereuses», a déclaré le procureur de Manhattan Preet Bharara, après qu'il eut plaidé coupable.

Kats a été accusé avec six autres responsables ou ex-responsables de Liberty Reserve de «la plus importante affaire de blanchiment international jamais traitée par les États-Unis», évalué par les autorités judiciaires new-yorkaises, à 6 milliards de dollars.

Ils risquent jusqu'à 30 ans de prison pour blanchiment et participation à une société illégale de transferts financiers.

Enregistrée au Costa Rica, Liberty Reserve, créée en 2006, était une plateforme de paiement électronique extrêmement active, utilisant la monnaie numérique du même nom (LR) et permettant d'envoyer sans trace de l'argent de n'importe qui, n'importe où dans le monde, en dehors de toute réglementation.

Elle comptait plus d'un million d'usagers, dont 200 000 aux États unis, qui en sept ans ont passé 55 millions de transactions, presque toutes illégales, selon M. Bharara.

Selon lui, Liberty Reserve était devenue «la plaque tournante financière de la cybercriminalité», allant du vol d'identité à la pornographie enfantine en passant par le trafic de drogue et la fraude aux cartes bancaires.

L'enquête a impliqué 17 pays.

Ses serveurs, installés en Suède, en Suisse et au Costa Rica ont été fermés.

Le fondateur de la plateforme Arthur Budovsky, 39 ans, habitant aux Pays-Bas, a été arrêté en Espagne.