Le nouveau gouvernement grec va présenter à la délégation de la troïka (Union européenne, Banque centrale européenne, Fonds monétaire international) attendue mercredi à Athènes des données «alarmantes» sur la récession et le chômage, selon son porte-parole Simos Kedikoglou.

Ces chiffres vont montrer que l'actuel programme d'austérité est contre-productif, a-t-il déclaré mardi sans plus amples détails lors d'une interview télévisée.

La délégation de la troïka va procéder à une évaluation de la situation budgétaire grecque et vérifier le respect des engagements pris par Athènes en échange de l'aide de la zone euro et du FMI.

Les discussions entre les parties prenantes ont été suspendues pendant près de deux mois en raison de l'incertitude politique en Grèce, qui n'avait pu se doter d'un gouvernement après les législatives du 6 mai.

Il a fallu attendre le résultat des nouvelles élections convoquées le 17 juin pour qu'un accord de coalition puisse être conclu le 20 juin. Le nouveau gouvernement réunit la Nouvelle démocratie (ND, conservateurs) d'Antonis Samaras, arrivée en tête du scrutin, les socialistes du PASOK et le petit parti de la Gauche démocratique.

Contrairement à Syriza - la Coalition de la gauche radicale arrivée deuxième aux élections - les trois formations ne rejettent pas les mesures d'austérité imposées à la Grèce en échange des deux plans d'aide de la zone euro et du FMI, mais souhaitent en assouplir les conditions.

Le nouveau gouvernement a demandé fin juin un délai supplémentaire d'au moins deux ans, jusqu'à la mi-2016, pour mettre en oeuvre les réformes d'ajustement budgétaires, notamment fiscales. Il s'agit de «soutenir la demande, le développement, et l'emploi», selon le communiqué gouvernemental publié fin juin.

L'objectif général est de réduire le déficit «sans nouvelles coupes dans les salaires, les pensions ou le programme d'investissement public», en luttant «contre le gaspillage, la corruption et l'évasion fiscale», a ajouté le gouvernement. La Grèce est entrée dans sa cinquième année de récession, avec un taux de chômage atteignant 22 pour cent, près du double de la moyenne dans la zone euro.