Le jugement reproche à Carlo Fargnoli d'avoir fait affaire avec des dirigeants d'entreprises proches du milieu criminel alors que cette pratique est interdite par GE Capital.

Un des clients en question avait été condamné pour fraude. Il s'était même vu interdire d'administrer des entreprises par un tribunal, un fait dont M. Fargnoli a choisi de ne pas tenir compte.

La juge Andrée St-Georges estime «plausible que M. Fargnoli ait été guidé, là comme ailleurs, par un souci de rentabilité pour GE», mais il aurait dû aviser la direction de GE Capital.

Dans la lettre de congédiement, écrit la juge, «GE reproche essentiellement à M. Fargnoli d'avoir ignoré des rapports verbaux et écrits d'activités suspectes ou d'associations criminelles relativement à plusieurs sociétés impliquées dans des transactions, incluant le Groupe Atlas, DP/Dandi et RG Express Finance».

Ces entreprises étaient actives dans la construction et le financement. En 2008, l'une des entreprises, Atlas, a été secouée par un événement tragique: le propriétaire, Joe Iacovelli, criblé de dettes, s'est suicidé.

L'homme était proche du crime organisé, selon nos sources. Il avait versé une caution, en 2006, pour faire libérer temporairement un homme d'origine colombienne, plus tard condamné pour blanchiment d'argent.

Quelques mois avant de mettre fin à ses jours, Joe Iacovelli avait indiqué à Revenu Québec que son entreprise servait de transit pour des transactions en argent comptant dans des bureaux de change au moyen de fausses factures, selon un document déposé en cour.