La nouvelle création du gouvernement, Ressources Québec, est bien accueillie par l'industrie minière et ses critiques, même si les modalités ne font pas l'affaire de tous.

Rencontrée à Québec lors du dévoilement du budget, la présidente de la Fédération des chambres de commerce du Québec, Françoise Bertrand, soutient que l'industrie minière sera satisfaite de la création de Ressources Québec, qui deviendra un guichet unique pour les sociétés qui voudront obtenir un soutien ou une participation de l'État.

Le porte-parole de la Coalition pour que le Québec ait meilleure mine, Ugo Lapointe, a noté «le virage intéressant du gouvernement» visant à assurer aux Québécois une plus grande part des bénéfices de l'extraction des ressources naturelles. Mais il ajoute du même souffle que le milliard accordé à Ressources Québec n'est qu'une «goutte d'eau dans l'océan des investissements à venir».

M. Lapointe déplore le refus du gouvernement d'établir des redevances sur la valeur brute des minéraux extraits, au lieu des profits des entreprises, de même que l'absence d'un fonds souverain nourri par ces redevances.

L'Institut de recherche et d'informations socio-économiques (IRIS), un groupe de recherche progressiste, déplore de son côté que les profits du fonds Capital Mines Hydrocarbures, géré par Ressources Québec, seront réinvestis dans d'autres projets miniers au lieu d'être portés au fonds consolidé de la province. «On participe à des entreprises minières pour financer strictement d'autres entreprises minières, note Philippe Hurteau, chercheur à l'IRIS. En quoi l'État est-il gagnant dans cette stratégie?»

L'IRIS se dit toutefois d'accord avec le principe d'augmenter les participations de l'État dans le secteur minier, à condition que les bénéfices puissent servir à d'autres secteurs de l'État.