La femme de Bernard Madoff, l'homme d'affaires américain condamné à 150 ans de prison pour une gigantesque fraude pyramidale, révèle dans un entretien télévisé que le couple avait essayé, au moment où l'affaire a éclaté, de se suicider en avalant des cachets.

«Je ne sais plus de qui était l'idée, mais nous avions décidé de nous suicider parce que ce qui était en train de se passer était vraiment horrible», se souvient Ruth Madoff dans un entretien à CBS devant être diffusé dimanche.

«Nous recevions des appels téléphoniques terribles. Des courriels remplis de haine, au-delà de l'imaginable, et j'ai dit: "Je ne peux tout simplement plus continuer"», selon le texte diffusé à l'avance de l'entretien.

Selon la chaîne de télévision CBS, c'est la première fois que Ruth Madoff s'exprime publiquement sur la gigantesque fraude estimée à plus de 65 milliards de dollars pour laquelle a été arrêté le 11 décembre 2008 son mari, avant d'être condamné en juin l'année suivante à 150 ans de prison.

Ruth Madoff a assuré qu'à la veille de Noël 2008, ils avaient pris de nombreux cachets, dont des sédatifs et des pastilles de Klonopin, un médicament prescrit pour traiter les états de panique.

A ce moment là, Ruth et Bernard Madoff se trouvaient encore dans leur luxueux appartement de Manhattan. Le financier était en liberté surveillée.

Mme Madoff a précisé ne pas avoir bu d'alcool par peur de vomir. «J'ai pris ce que nous avions, il en a pris encore plus», s'est-elle souvenue.

Mais sans succès: «Nous avons pris des cachets, mais le lendemain nous nous sommes réveillés... Ca a été (une décision) très impulsive, je suis contente que nous nous soyons réveillés», a assuré Ruth Madoff.

Dans une lettre à sa belle-fille rendue publique la semaine dernière, Bernard Madoff, qui a grugé institutions caritatives, personnalités fortunées, universités et banques à travers le monde, raconte à quel point il est heureux de sa vie en prison où, dit-il, on le traite avec beaucoup d'égards, «comme un chef de la mafia».