Le commissaire européen à l'Énergie Günther Oettinger évoque une proposition de mettre en berne devant les bâtiments de l'UE les drapeaux des pays de l'Union européenne trop endettés, dans un entretien au quotidien allemand Bild paru vendredi.

«Il y a aussi la proposition de mettre en berne, devant les bâtiments de l'UE, les drapeaux des mauvais élèves en matière de dette. Cela serait certes un symbole, mais cela aurait un effet dissuasif», a dit le commissaire allemand au journal le plus lu d'Allemagne.

Il propose également que ces mêmes mauvais élèves abandonnent temporairement leur souveraineté budgétaire au profit de l'Union européenne. «Ce serait une véritable provocation pour chacun de ses gouvernements et cela freinerait tous les pays qui s'endettent trop», a-t-il dit.

M. Oettinger conseille aussi d'envoyer des fonctionnaires européens qualifiés pour aider l'administration grecque à qui il reproche son laisser-aller.

«Un problème, c'est l'administration qui est apparemment peu efficace en Grèce (...) Le mieux, ce serait que des fonctionnaires qualifiés des autres pays de l'UE soient employés à conseiller et administrer les affaires en Grèce pour une assez longue période», a-t-il dit.

Une idée «farfelue»

La Commission européenne a qualifié vendredi de «farfelue» l'idée de punir les pays trop laxistes en matière budgétaire en mettant en berne leurs drapeaux devant les bâtiments de l'UE, évoquée par M. Oettinger.

Le porte-parole de l'exécutif européen pour les questions économiques et monétaires, Amadeu Altafaj, a parlé d'une proposition «farfelue», lors d'un point de presse.

La Commission a tenté de désamorcer la polémique en affirmant que M. Oettinger n'avait pas fait une proposition, mais seulement mentionné une idée émise par d'autres.

La porte-parole de la Commission, Pia Ahrenkilde, a pris diplomatiquement ses distances avec cette sortie embarrassante pour l'exécutif européen, alors qu'il cherche à éviter la surenchère en Europe face à la multiplication de propositions plus osées les unes que les autres pour faire face à la crise de la dette.

M. Oettinger «a employé un langage fort et graphique», a-t-elle commenté, expliquant cela par le fait que les 27 commissaires européens s'expriment aussi «en tant que personnalités politiques» et «à titre personnel». M. Oettinger est membre du parti chrétien-démocrate (CDU) de la chancelière Angela Merkel.