Il y a de très bons avocats à Montréal. Mais qui sont vraiment les meilleurs? Une entreprise américaine nous les dévoile...
L'avocat Claude Gendron reçoit tellement de pourriels au cours d'une journée qu'il lui arrive parfois de passer rapidement par-dessus. Le mois dernier, par exemple, alors qu'il était plongé dans un important dossier, cet empressement aurait pu lui faire manquer une importante nouvelle le concernant. Heureusement, il a eu le réflexe de relire une deuxième fois l'intrigant courriel en provenance des États-Unis. C'était l'organisation Best Lawyers qui le félicitait pour sa sélection comme «avocat de l'année en droit immobilier pour Montréal».
«Pour être certain que je ne rêvais pas, j'ai demandé à ma collègue qui travaille avec moi de bien relire le message», dit cet associé de 58 ans, qui pratique chez Fasken Martineau.
Depuis plus de 25 ans, Best Lawyers publie des listes des meilleurs avocats selon leur domaine de pratique et leur lieu géographique. Ça a commencé aux États-Unis, puis plus récemment au Canada. Aujourd'hui, des milliers d'avocats d'une vingtaine de pays sont répertoriés. Cette année, l'entreprise a décidé d'innover en créant la catégorie «Avocats de l'année», où les praticiens sont choisis par domaine, mais aussi par région et par ville. D'où le courriel reçu par Me Gendron.
Au Québec, 30 avocats (29 de Montréal, 1 de Québec) ont reçu pareille distinction, tous des pros dans leur domaine respectif. On a donc l'avocat de l'année pour Montréal en droit corporatif (Paul Raymond, d'Ogilvy Renault), en droit de la construction (Daniel Ayotte, de Borden Ladner Gervais), en droit des technologies de l'information (Sunny Handa, de Blakes), en droit des valeurs mobilières (Pierre Raymond, de Stikeman Elliott), etc.
Deux millions de votes!
Pour choisir les lauréats, Best Lawyers mène des enquêtes exhaustives basées sur des évaluations par des pairs. Ce sont les avocats qui choisissent qui, parmi eux, méritent d'être désignés comme les meilleurs. Et ils sont nombreux à voter! Chaque année, en effet, plus de la moitié des 26 500 «électeurs» remplissent un formulaire d'évaluation et de vote. Comme ils votent dans plusieurs catégories, cela donne au bout du compte plus de 2 millions d'évaluations transmises par les avocats les plus importants des États-Unis et du Canada.
Aux États-Unis, le résultat de ces enquêtes est la publication d'un guide, The Best Lawyers in America, qui comprend 29 575 avocats dans 78 spécialisations et qui couvre l'ensemble des 50 États et la ville de Washington. Depuis quelques années, l'entreprise publie aussi The Best Lawyers in Canada, qui répertorie 2371 avocats dans 55 spécialisations et 10 provinces.
«C'est flatteur», dit François Grenier, 54 ans, associé chez Robic, à Montréal. Me Grenier a été nommé avocat de l'année en droit de la propriété intellectuelle. Il explique que c'est le fait d'être choisi par ses pairs qui lui fait le plus plaisir.
«Ça m'a fait un petit velours», admet également Claude Gendron, déjà habitué aux distinctions. Que ses collègues le reconnaissent est évidemment un plus. Mais, dit-il, ce qu'il apprécie dans cette sélection, c'est que les critères tenaient compte non seulement des habilités professionnelles, mais aussi personnelles, comme le professionnalisme, l'honnêteté, l'intégrité, etc. «Dans notre métier, ça jour dur, surtout lorsqu'on négocie. Alors, c'est agréable de se faire dire qu'on est apprécié par nos collègues malgré nos batailles.»
Les meilleurs, vraiment?
Cela dit, les praticiens qui figurent dans cette liste sont-ils vraiment les meilleurs? Il existe des dizaines de classements et de répertoires d'avocats du même type aux États-Unis, au Canada et au Royaume-Uni, et chacun compte sa propre liste de champions. Best Lawyers, d'ailleurs, le précise sans détour: il existe une part de subjectivité dans cet exercice, et les meilleurs sont souvent les avocats les plus flamboyants ou ceux avec le plus grand réseau.
Il n'empêche qu'il est difficile de critiquer la sélection. Car tous les avocats montréalais figurant sur la liste font partie de la crème des praticiens. Les meilleurs de Montréal? En tout cas, parmi les meilleurs, sans aucun doute. Claude Gendron, en droit immobilier, fait partie du paysage immobilier montréalais depuis plus de 30 ans. Il a participé à plusieurs transactions du centre-ville de Montréal, tels la Tour de la Bourse, la Place Bonaventure, le 1000, de la Gauchetière, la Cité du multimédia et la Place Dupuis. Même chose pour Yves Fortier, d'Ogilvy Renault, considéré comme l'un des meilleurs arbitres au monde.
Si la distinction fait plaisir aux avocats, elle sert aussi, et surtout, aux départements de marketing des grands cabinets. Tous ceux, ou presque, comptant dans leurs rangs un champion, ont profité de l'occasion pour publier un communiqué. Et certains s'en servent carrément comme outil de promotion. Ainsi, la fin de semaine dernière, au Sommet de l'immobilier de Montréal, Fasken Martineau publiait le journal du jour l'événement. Et que retrouvait-on inscrit sur la publication? Claude Gendron... avocat de l'année en droit immobilier pour Montréal!
Les Lauréats de Best Lawyers in Canada
Montréal
> Daniel Ayotte
Droit de la construction
Borden Ladner Gervais
> Philippe H. Bélanger
Droit de la faillite et
de la restructuration
McCarthy Tétrault
> Nathan Boidman
Fiscalité
Davies Ward Phillips & Vineberg
> P. Jeremy Bolger
Droit maritime
Borden Ladner Gervais
> Robert E. Charbonneau
Responsabilité du fabricant
Borden Ladner Gervais
> Jean Michel Deschamps
droit bancaire
McCarthy Tétrault
> Guy Du Pont
Litige - recours collectifs
Davies Ward Phillips & Vineberg
> L. Yves Fortier QC
Modes extrajudiciaires
de résolution des différends
Ogilvy Renault
> Claude Gendron
Droit immobilier
Fasken Martineau
> Miriam Grassby
Droit familial
Avocate à son compte
> Michel Green
Droit de l'assurance
Robinson Sheppard Shapiro
> François M. Grenier
Droit de la propriété intellectuelle
Robic
> Sunny Handa
Droit des technologies
de l'information
Blake, Cassels & Graydon
> Roy L. Heenan
Droit du travail et de l'emploi
Heenan Blaikie
> Sidney M. Horn
Fusions et acquisitions
Stikeman Elliott
> Peter W. Hutchins
Droit autochtone
Hutchins Caron & Associés
> Charles Kazaz
Droit de l'environnement
Fasken Martineau
> Marc Lalonde QC
Arbitrage international
À son compte
> Wilfrid Lefebvre QC
Fiscalité
Ogilvy Renault
> Sylvain Lussier
Responsabilité professionnelle
des avocats
Osler, Hoskin & Harcourt
> Jean-Pierre Menard
Litige - Responsabilité médicale
Menard, Martin
> Robert P. Metcalfe
Finacement équipement
McCarthy Tétrault
> Doug Mitchell
Litige commercial
Irving Mitchell Kalichman
> John Nicholl
Responsabilité civile et professionnelle
Nicholl Paskell-Mede
> Simon V. Potter
litige «survie de l'entreprise à risque »
McCarthy Tétrault
> Paul Raymond
Droit corporatif
Ogilvy Renault
> Pierre A. Raymond
Droit des valeurs mobilières
Stikeman Elliott
> Gérald R. Tremblay QC
litige commercial et corporaif
McCarthy Tétrault
> Harvey W. Yarosky
droit criminel
Yarosky, Daviault & Isaacs
Québec
> Ian Gosselin
Droit de la construction
Ogilvy Renault
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