Lancé sans trop de bruit en pleine campagne REER l'an dernier, le Régime enregistré d'épargne-invalidité (REEI) est encore méconnu du grand public. Par contre, dans les réseaux de personnes handicapées, le mot a circulé rapidement.

«C'est étonnant de voir la vitesse avec laquelle les proches, et plus particulièrement, les parents de personnes handicapées se sont précipitées pour ouvrir un REEI», indique Vy Nguyen, directeur des ventes, produits de placement, BMO Groupe financier.

Première institution bancaire canadienne à offrir le REEI, elle a été très active dans les regroupements d'organismes de personnes handicapées au Québec pour leur donner de l'information sur le nouveau régime. «Nous nous étions donné comme objectif d'ouvrir 17 500 comptes en cinq ans et nous y sommes arrivés en un an seulement. Il y a un grand engouement actuellement pour le REEI. Les parents d'enfants handicapés ont beaucoup de dépenses à assumer et souvent, leur grande inquiétude est de savoir ce qui arrivera à leur enfant lorsqu'ils ne seront plus là pour s'en occuper», explique M. Nguyen.

Subventions canadiennes

Suivant le même principe que le Régime enregistré épargne-études (REEE), quelqu'un admissible au REEI peut bénéficier de subventions du gouvernement fédéral.

«Et elles sont très avantageuses», affirme Robert Comtois, représentant en épargne collective au Fonds d'investissement de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ) qui a été le premier mandataire québécois à offrir ce produit.

Un bénéficiaire dont le revenu familial net est de 77 664 $ ou moins qui investit 500$ dans un REEI recevra 1500 $ en subvention canadienne pour l'épargne-invalidité.

«C'est du 300% de rendement. Et tout cet argent profitera à l'abri de l'impôt jusqu'à ce que le bénéficiaire ait 60 ans», précise M. Nguyen.

La subvention canadienne pour l'épargne-invalidité est accordée aux bénéficiaires jusqu'à 49 ans. Dépendant du revenu familial, elle est équivalente à 300 %, 200%, ou 100% de la cotisation, pour un maximum de 3500 $ par année et une limite cumulative de 70 000 $.

Pour les familles qui gagnent plus de 77 664 $ par année, le gouvernement fédéral verse un dollar pour chaque dollar déposé dans le REEI, jusqu'à concurrence de 1000 $ par année.

«L'idée, avec le REEI, c'est d'aller chercher le maximum de subvention chaque année», affirme Robert Comtois.

«Et c'est important de cotiser chaque année, parce que les subventions canadiennes pour l'épargne-invalidité inutilisées ne sont pas cumulatives», renchérit M. Nguyen.

Bon canadien

Pour une famille à faible revenu, ne pas avoir d'argent à investir dans un REEI n'est pas une raison pour ne pas ouvrir un compte.

«Même si la personne ne cotise pas, elle reçoit le bon canadien pour l'épargne-invalidité qui est de 1000 $ par année si son revenu familial annuel est de moins de 21 816 $. Et jusqu'à 38 832 $ de revenu familial annuel, le bénéficiaire a droit à une partie du bon, calculé au prorata de son revenu familial», explique M. Comtois.

La limite cumulative de ce qu'un bénéficiaire peut recevoir en bon canadien pour l'épargne-invalidité est de 20 000$ et il a jusqu'à 49 ans pour le faire.

Pour être admissible au REEI, le bénéficiaire doit avoir le statut de résident canadien, être âgé de moins de 60 ans et être admissible au crédit d'impôt pour personnes handicapées.