CVTech, de Drummondville, a complètement changé de visage. Il y a quatre ans, ses activités du secteur de l'énergie comptaient pour 30 millions. Aujourd'hui, c'est 10 fois plus!

Et de l'avis de son président, André Laramée, les revenus pourraient bien toucher «1 milliard de dollars d'ici quatre ou cinq ans».

«Ce secteur a souffert d'un sous-investissement pendant de nombreuses années, constate le dirigeant. Mais les gouvernements utilisent maintenant les infrastructures comme moyen de relance pour se sortir de la crise économique. Dans ces conditions, le problème n'est pas de trouver du travail, mais de trouver de la main-d'oeuvre.»

Pour grandir, CVTech vient de faire l'achat de l'américaine Riggs Distler pour environ 45 millions.

Cette firme du New Jersey, spécialisée dans les réseaux souterrains et l'enfouissement de câbles, fêtera ses 100 ans cette année. Elle compte 600 employés et réalise des revenus de près de 120 millions.

Mais ce n'est pas fini. M. Laramée est encore à la chasse.

«On est en mode acquisition, dit-il. D'ici 12 mois, j'espère qu'on aura conclu quelque chose.»

CVTech cherche une entreprise qui fait au moins 1 million de profit net ou qui possède une expertise précise. Elle regarde au Canada et aux États-Unis, notamment dans le Midwest.

La région centre des États-Unis est particulièrement intéressante. On y trouve plusieurs fermes éoliennes, car il s'agit d'un territoire très venteux.

Le plan énergétique américain prévoit la construction d'importantes lignes de transport pour amener l'électricité vers le nord-est du pays, dans les zones plus peuplées.

«Il y a des occasions d'affaires dans le Midwest américain et nous comptons bien en profiter», souligne M. Laramée.

Pour ce faire, il veut notamment déplacer le savoir-faire de Thirau, sa filiale canadienne spécialisée dans les lignes aériennes, vers sa filiale américaine Riggs.

«On crée une synergie d'un nouveau genre, explique M. Laramée. On ne réduit pas les dépenses et chaque société est exploitée individuellement. On prend plutôt l'expertise de chacun et on la transpose dans l'ensemble du groupe.»

De cette façon, CVTech dispose de services complémentaires et d'une offre enrichie pour ses clients.

Une «décision» pour les véhicules

Avec toute cette progression, le secteur de l'énergie est désormais 15 fois plus lourd que celui des véhicules, dont les revenus sont d'environ 20 millions.

CVTech fabrique des transmissions pour les petits véhicules, comme la Nano du constructeur indien Tata et les véhicules tout terrain, utilitaires, etc.

«Ce secteur a été touché par la crise économique et ses clients ont réduit considérablement leur cadence», explique le président.

Étant donné l'importance qu'a prise le secteur de l'énergie pour le groupe, CVTech est en train de reconsidérer sa position dans la division véhicules.

«On se donne l'année 2010 pour prendre une décision, explique André Laramée. Toutes les solutions seront envisagées: vente aux actionnaires, aux gestionnaires ou à un nouvel acheteur. Elle pourrait être privatisée ou rester en Bourse.»

L'entreprise espère avoir de nouveaux contrats d'ici six mois.

«On s'attend à du positif, dit le président. Si on ne s'attendait pas à de bonnes nouvelles, on prendrait notre décision dès maintenant.»

Les contrats pourraient venir de l'indien Tata, qui fabrique la Nano pour un prix dérisoire de 2500$. Cette année, au Salon de Detroit, le constructeur a annoncé que son petit véhicule sera en vente aux États-Unis en 2012. Il sera aussi lancé en Europe.

«Ce sont d'excellentes nouvelles, dit-il. Si on obtenait des contrats pour l'Inde et pour l'Amérique, ça pourrait s'élever à 150 millions. Cela dit, cette division serait encore trop petite pour le reste du groupe. On ne peut pas demander à un lapin d'être aussi pesant qu'un cheval.»

L'ENTREPRISE

CVTech est une société de portefeuille dont l'objectif principal est de créer de la richesse pour ses actionnaires. Elle est active dans deux secteurs: la construction et l'entretien de lignes de transport d'énergie ainsi que la création et la fabrication de transmissions pour petits véhicules. CVTech compte 960 employés dans le secteur de l'électricité et 160 employés dans le secteur des systèmes CVT et des produits connexes. Elle est inscrite à la Bourse de Toronto sous le symbole CVT.

DÉFI

Grandir dans le secteur de l'énergie.



STRATÉGIES


Viser le marché nord-américain, profiter de la synergie et de la complémentarité avec Riggs et faire d'autres acquisitions.