Les présumées victimes d'Earl Jones poursuivent leur offensive pour durcir les lois canadiennes sur les crimes financiers. En plus de lancer une pétition sur le web, trois d'entre elles ont rencontré mercredi le lieutenant de Stephen Harper au Québec, le ministre des Travaux publics, Christian Paradis.

À L'invitation de ce dernier, Joey Davis, Kevin Curran et Ginny Nelles, qui auraient tous été fraudés par le soi-disant conseiller financier, se sont rendus à ses bureaux du Vieux-Montréal pour lui faire part de leur expérience personnelle et de leurs demandes. «Très réceptif», selon leurs dires, Christian Paradis s'est engagé à soumettre leurs commentaires au ministre de la Justice et au bureau du premier ministre.

«En tant que ministre des Travaux publics, ce n'est pas mon domaine, mais c'est sûr que ça nous préoccupe comme gouvernement», a dit M. Paradis à La Presse au terme de la rencontre.

«C'est bien qu'ils fassent valoir leur point de vue et toute l'horreur de la situation, et ce dans l'espoir qu'on puisse rallier l'opposition et établir des peines plus dissuasives», a dit M. Paradis.

Le ministre a rappelé que le Parti conservateur veut présenter un projet de loi qui empêcherait les auteurs de vol de plus de 5000$ d'écoper de peines d'emprisonnement avec sursis (à purger dans leur foyer), mais que les partis d'opposition s'y sont opposés.

Christian Paradis n'a pas parlé d'un échéancier précis pour le dépôt d'un éventuel projet de loi. «Je ne peux me prononcer pour le ministre de la Justice, mais ne soyons pas surpris que la justice soit à l'ordre du jour à la prochaine session...»

Pétition

Par ailleurs, les présumées victimes d'Earl Jones ont lancé une pétition, mercredi, pour réclamer des peines plus sévères pour les «criminels à cravate» et la création d'une autorité financière unifiée.

On demande également que l'autorité en place ait le pouvoir de geler les fonds des membres de la famille et des associés du présumé fraudeur afin d'en éviter la liquidation. «La pétition, qui sera affichée un peu partout au Québec, sera remise au bureau du premier ministre Stephen Harper», a indiqué Danielle Manouvrier, l'une des présumées victimes.